Des victimes d’abus sexuels demandent au gouvernement tchèque de ne pas signer le concordat avec le Vatican

Des victimes d’abus sexuels dans l’Église ont demandé à l’État tchèque de ne pas signer le traité avec le Vatican. Dans une lettre ouverte, dont dispose l’agence de presse ČTK, elles ont expliqué qu’elles estiment que ce document menace la justice et se disent également particulièrement préoccupées par l’extension du secret confessionnel.

Ce concordat entre la Tchéquie et le Vatican, qui vise à coucher sur le papier les relations entre les deux parties, a été signé, le 24 octobre dernier à Prague, par le Premier ministre conservateur Petr Fiala (ODS) et le secrétaire d’État du Vatican Pietro Parolin. Toutefois, cet accord-cadre doit encore être approuvé par le Parlement et ratifié par le président de la République. La Tchéquie reste un des derniers pays européens à ne pas posséder de traité avec le Vatican.

« Compte tenu de l’expérience douloureuse que nous avons faite, et compte tenu des pratiques de dissimulation et de déni des abus dans l’Église catholique, nous vous demandons avec insistance de cesser de débattre d’un tel traité », indiquent-ils dans cette lettre. Parmi les signataires figurent Ladislav Koubek et Jiřina Kočí, deux personnes qui avaient déjà signé une pétition en février dernier demandant la création d’une commission indépendante chargée de recenser les cas de violences sexuelles au sein de l’Église catholique. Tous deux avaient précédemment décrit au site Seznam Zprávy leur histoire personnelle après avoir été les victimes d’abus commis par des prêtres.