Pavel Telicka sera le premier commisaire européen de la Tchéquie

Pavel Telicka

La nomination de Pavel Telicka comme commissaire européen de la République tchèque a été approuvée, ce mercredi matin, par le gouvernement.

La coalition, formée des sociaux-démocrates et de deux partis centristes, a ainsi répondu à l'attente de Romano Prodi, le président de la Commission européenne, qui l'avait pressée, lundi, de s'accorder sur un candidat définitif, expérimenté et à la forte personnalité. Des exigences auxquelles répond l'actuel ambassadeur tchèque auprès de l'Union européenne estimé par le Premier ministre, Vladimir Spidla, pour ses capacités de diplomate et ses connaisances sur la problématique européenne. Pavel Telicka doit donc désormais poser sa candidature à Bruxelles, avant d'entrer en fonction probablement à l'occasion de l'intégration de la République tchèque à l'Union européenne, comme le pense le chef du gouvernement, Vladimir Spidla :

« Cette nomination doit avoir lieu d'ici au 1er mai. Toutefois, avant cela, il y aura, en principe, encore des négociations au parlement européen. Je ne sais pas précisément quand elles se dérouleront, mais cela devrait être dans les délais habituels du parlement. Donc, si aujourd'hui, mercredi, nous envoyons la lettre au parlement, je ne m'attends pas à ce que l'affaire soit à l'ordre du jour avant le mois d'avril. Mais vraiment, je ne connais pas la date précise. »

Le chef du gouvernement,  Vladimir Spidla
Bien que Vladimir Spidla ait refusé de dévoiler aux journalistes la manière dont ont voté les membres de son gouvernement, il est cependant acquis que deux des trois ministres chrétiens-démocrates se sont prononcés contre la nomination de Pavel Telicka, le troisième d'entre-eux s'étant abstenu. Ils lui reprochent, notamment, sa courte appartenance au parti communiste avant la chute du régime en 1989. Un « détail » qui a poussé Vladimir Spidla à exposer sa propre vision des choses :

« Durant quarante ans, un nombre très important de gens sont passés dans les rangs du parti communiste. Personnellement, je ne considère pas cela comme un avantage en qualification, mais d'un autre côté je ne considère pas non plus comme possible qu'une personne compétente dont la qualification peut servir les intérêts de la République tchèque perde toute perspective d'avenir juste à cause de sa simple appartenance au parti communiste. »

Cette zone d'ombre dans la carrière minutieusement menée de Pavel Telicka ne semble pas non plus poser un quelconque problème de conscience à Romano Prodi qui a fait part de sa franche satisfaction, aussitôt l'annonce de la désignation du nouveau commissaire de la République tchèque. A Bruxelles, ce dernier sera vraisemblablement chargé de la santé et de la protection des consommateurs.