Référendum en Catalogne : les politiciens tchèques condamnent les violences
Les politiques et eurodéputés tchèques ont dénoncé les violences survenues dimanche en Catalogne, où la police a fait usage de la force pour empêcher la tenue du référendum d’autodétermination. Plusieurs centaines de personnes ont été blessées en marge de ce scrutin interdit par les autorités espagnoles.
Estimant que la question de l’intégrité du territoire du pays est une « affaire intérieure » au Royaume d’Espagne, le président de la Chambre des députés, le social-démocrate Jan Hamáček, a lui aussi dénoncé les violences de dimanche : « Je respecte toutes les décisions prises par les autorités espagnoles. Néanmoins, je trouve absolument inadéquate la manière dont la police nationale est intervenue contre les participants au référendum », a-t-il déclaré.
« Résoudre la question du référendum par la force n'est pas une bonne décision. De même que la division de l’Espagne, de la Belgique ou de l’Italie. Les habitants de ces pays n’en tirerons aucun profit, à la différence des artisans de ces séparations » estime pour sa part le ministre de la Défense Martin Stopnický. Lui aussi a condamné l’intervention de la police anti-émeute espagnole, par la voix du chef du mouvement ANO, Andrej Babiš.
« Dimanche, l’Espagne a perdu sa lutte pour la Catalogne », écrit le journal économique Hospodářské noviny. Il estime que les « coups de matraque » ne font que renforcer les tendances sécessionnistes dans la région. Des tendances qui ne constituent pas une nouveauté, comme le rappelle la politologue Pavlína Springerová de l’Université de Hradec Králové :« Les responsables politiques devraient s’asseoir autour d’une même table et trouver ensemble une solution à cette situation grave mais pas inattendue. Depuis longtemps, les représentants des partis nationalistes faisaient savoir au monde entier et aux autorités de Madrid en particulier qu’ils avaient bien l’intention d’organiser un référendum sur l’indépendance. Dimanche, il n’y a donc eu aucune surprise de ce côté. Malheureusement, la réaction à cet événement a été trop violente. »
Réunis dimanche sur le plateau de la Télévision tchèque, trois eurodéputés tchèques se sont dits choqués par la brutalité de la police espagnole qui n’a pas hésité à utiliser des balles de caoutchouc lors des affrontements avec les civils. Si, selon la presse tchèque, les événements en Catalogne sont une preuve que « l’Europe risque de scier la branche de paix et de prospérité sur laquelle elle est assise », l’eurodéputé chrétien-démocrate Pavel Svoboda semble partager cette inquiétude :
« Il s’avère que les problèmes liés à la démocratie sont récurrents dans un nombre plus importants de pays membres de l’Union européenne que nous l'avions pensé. »
Tandis que Pavel Svoboda et ses collègues du Parlement européen, Kateřina Konečná du parti communiste et Stanislav Polčák du mouvement STAN, ont tous appelé la Commission européenne à dénoncer le recours à la force du gouvernement de Mariano Rajoy, le chef de la diplomatie a lui a adopté un ton moins virulent. Selon Lubomír Zaorálek, les événements survenus en Catalogne sont « regrettables », mais il s’agit « d’une affaire que les Espagnols doivent régler eux-mêmes ».Interrogés par la Radio tchèque, l’eurodéputé ANO Pavel Telička et son collègue Jan Zahradil du Parti civique démocrate (ODS) ont tous deux affirmé que la situation en Espagne devrait figurer au menu de la session plénière du Parlement européen qui s’ouvre ce lundi à Strasbourg. Un débat lors duquel les eurodéputés tchèques comptent faire entendre leur voix.