Rockeur rebelle, Jiří Schelinger aurait eu 70 ans
Un air à la Mick Jagger, une voix éraillée et un look rebelle en ont fait une idole dans la Tchécoslovaquie des années 1970. Le rockeur Jiří Schelinger est décédé prématurément il y a 40 ans à l’âge de 30 ans seulement.
Apprenti en plomberie, Jiří Schelinger a 17 ans en 1968. Après l’occupation de la Tchécoslovaquie en août de cette même année, il est arrêté avec plusieurs amis pour avoir collé des affiches contre les armées soviétiques.
Son premier succès remonte à 1972 avec la chanson Holubí dům : à l’époque, il joue avec le groupe Faraon, toujours connu aujourd’hui.
Peu de temps après, le chanteur František Ringo Čech débauche le jeune musicien et enregistre plusieurs chansons avec lui, qui passent toujours sur les ondes des radios tchèques aujourd’hui, comme René, já a Rudolf, Dráty pletací, Švihák lázeňský, ou Léto s tebou.
Jiří Schelinger, lui, aspire à autre chose. Ce qu’il veut faire, c’est du heavy metal, mais dans la Tchécoslovaquie normalisée, le genre n’est pas vraiment du goût des fonctionnaires. Le musicien se sent sous pression, cède à des accès de violence et de rébellion, noie ses ambitions dans l’alcool tout en continuant à interpréter des morceaux plus « acceptables ».
Le 6 mars, Jiří Schelinger aurait fêté ses 70 ans et le 13 avril, 40 ans se seront écoulés depuis sa mort dans des circonstances jamais vraiment élucidées. Ce jour-là, il saute d’un pont de Bratislava (Slovaquie) dans le Danube. Sa famille a toujours été convaincue que la police secrète était responsable de la mort du musicien trop anticonformiste.
A l’occasion de ces deux anniversaires, des fans de Jiří Schelinger ont organisé un événement commémoratif en ligne, accessible pendant toute l’année. Leur objectif : ouvrir un espace virtuel alimenté par des entretiens avec d’anciens collègues, amis, membres des groupes dans lesquels Jiří Schelinger a joué, mais aussi avec des membres de sa famille, des fans et des musiciens qu’il a influencés.
A terme, si la situation épidémiologique le permet, les initiateurs de l’événement espèrent pouvoir organiser expositions, concerts et rencontres et s’affranchir de la version en ligne de cet hommage.
