Taverny – Sedlčany : le premier jumelage franco-tchèque de l’après 1989 fête ses 20 ans

Taverny, photo: Google Maps

La ville tchèque de Sedlčany, à 60 kilomètres au sud de Prague, et la ville française de Taverny, dans le Val-d'Oise, se sont unies en mai 1993 par une Charte d’amitié, officialisant ainsi le premier jumelage franco-tchèque après la révolution de velours. À l’occasion du 20e anniversaire de cette union, Radio Prague a interrogé Claude Farrandon, président de l’association « Les Amis de Sedlčany ». Claude Farrandon dresse le bilan de cette coopération et présente sa vision de l’amitié franco-tchèque.

Taverny,  photo: Google Maps
Le premier jumelage franco-tchèque conclu après la révolution de velours a maintenant 20 ans. Comment a germé l’idée de cette association entre Taverny et Sedlčany?

« Il y avait une personne d’origine tchèque en région parisienne. Elle est allée voir le maire de Taverny pour lui demander de faire quelque chose pour son pays. Le maire de Taverny a répondu favorablement et ils sont allés en Bohême centrale. Il y a eu des échanges entre les administrations parce qu’il fallait créer une administration municipale tchèque. À un moment, il a fallu faire un choix et c’est la ville de Sedlčany qui a été désignée pour un jumelage, car il y avait des atomes crochus. Le jumelage a été accompagné d’une Charte d’amitié. C’est pour cette raison que nous avons deux associations, « Les Amis de Sedlčany » en France et « Les Amis de Taverny » en République tchèque. »

Ces atomes crochus dont vous parlez semblent s’être grandement développés ces dernières années. Vous êtes le président de l’association « Les Amis de Sedlčany ». Quels sont les activités et les objectifs de cette association ?

Sedlčany,  photo: Google Maps
« Son objectif est surtout le partage des cultures, de la culture tchèque, de la culture française, pour abaisser les frontières. Au départ, le Rideau de fer était toujours présent dans les esprits et ce n’était pas évident de le faire tomber. Il fallait se faire rencontrer les gens, et surtout les jeunes. Mon homologue Pavel Pina, président de l’association « Les Amis de Taverny », a parlé d’une ‘mosaïque de projets’ pendant ces vingt ans. On a eu les écoles fondamentales, on a eu les SEGPA (Sections d’enseignement général et professionnel adapté) qui accueille des élèves en difficulté. Des échanges se sont développés entre les trois collèges, les trois lycées, entre les clubs de football au niveau benjamin. Tous les ans, les Tchèques participent à l’épreuve d’Ekiden, c’est un marathon en six relais. On a des échanges concernant les arts plastiques, la peinture, la céramique. C’est surtout la complicité entre les gens, les échanges entre les habitants et l’amitié qui se développe entre ces personnes, qui est importante. Tout est dynamisé par l’amitié qui existe entre les habitants de Sedlčany et ceux de Taverny. »

Quelle est donc la signification de l’amitié franco-tchèque pour vous ?

« Je trouve qu’il y a un très bon feeling entre les Français et les Slaves. Je pense que l’amitié est une chose merveilleuse, surtout avec les personnes tchèques. »

Diverses célébrations ont eu lieu à Sedlčany et Taverny pour célébrer cet anniversaire. Pouvez-vous nous en dire plus?

« A Sedlčany, nous avons souhaité faire participer les gens qui ont œuvré pour le jumelage tout au long de ces années. Nous avions donc des membres de l’association, des lycéens, leurs deux professeurs qui avaient déjà participé à différents échanges, ainsi que des artistes d’arts plastiques. À Sedlčany, nous avons également réalisé une exposition photographique de nos vingt ans de jumelage. »

Vous avez inauguré une rue Václav Havel à Taverny le 14 juin dernier à l’occasion de la célébration des 20 ans du jumelage. Quelles démarches avez-vous entreprises pour apposer le nom de l’ancien président tchèque à cette rue ?

« Notre maire est allé en République tchèque au lendemain de la Révolution de velours et il a participé aux réunions du Forum civique. Il était engagé dans cette voie inspirée par Václav Havel. Associativement, nous avons rencontré Václav Havel trois fois, c’est quelque chose de formidable. Nous avons discuté avec lui. Je trouve que les Tchèques sont très accessibles. En France, c’est plus dur d’accéder aux notables. En République tchèque, ils sont abordables. Lorsque le maire a pris la décision de passer la délibération au conseil municipal, il m’en a avisé et j’étais très heureux. Cela s’est fait naturellement. J’ai demandé à notre maire qu’il mette la signature et le cœur de Václav Havel autour du nom de la rue. »

Après 20 ans de coopération, vous pouvez donc tirer un bilan positif. Avez-vous des projets pour renforcer cette amitié à l’avenir?

« On va continuer les projets entre les lycées, car les lycéens changent. C’est important qu’il se rencontrent pour découvrir qu’ils sont identiques. Nous avons aussi un projet avec le groupe de musique des « Marimbas ». Ces musiciens avaient sept ans quand nous les avons connus. Nous les avons découverts dans le garage de l’entreprise de leur père à Sedlčany. Ils ont grandi, ils sont venus à Taverny, mais ils n’étaient pas au niveau où ils en sont actuellement. Le président tchèque de l’association ‘Les Amis de Taverny’ m’a demandé si nous pouvions organiser un spectacle avec eux. »