Transports : des projets de développement qui transformeront Prague en un grand fromage à trous
Pour faire face à la croissance constante de sa population et à la saturation de ses transports, Prague met en œuvre ou envisage différents projets de développement de ses infrastructures. Mardi, le ministre des Transports a présenté les grands traits d’un vaste projet qui vise à transférer une partie du trafic ferroviaire sous terre.
À Smíchov, un ancien quartier industriel du grande centre de Prague auquel l’architecte français Jean Nouvel a contribué à donner un nouveau visage pour en faire un centre urbain moderne dans les années 1990, d’importants travaux, que beaucoup considèrent comme un des symboles de la transformation de Prague au XXIe siècle, sont déjà en cours depuis bientôt un an.
Et si le calendrier du vaste projet de rénovation est respecté, d’ici à 2027, la vétusté de la gare Praha-Smíchov (Smíchovské nádraží), où des trains partent et s’arrêtent depuis plus de 160 ans, appartiendra pour de bon au passé. Pour un peu plus de cinq milliards de couronnes (200 millions d’euros), un des nœuds de communication les plus importants des axes de transports de la capitale et de ses environs, auquel s’ajoutera ensuite une gare routière elle aussi flambant neuve, deviendra alors la gare la plus moderne de Prague, et ce, y compris avec la conservation du bâtiment historique des années 1950.
Pour autant, alors que la transformation de la gare Masarykovo nádraží a elle aussi été lancée, les travaux d’envergure pour le développement des transports à Prague ne s’arrêteront pas à Smíchov. Ailleurs dans la ville et ses environs, comme par exemple à Kladno, à une vingtaine de kilomètres de l’aéroport Václav Havel, d’autres projets de modernisation sont eux aussi en cours de réalisation.
Et même s’il s’agit pour l’heure d’un projet un peu plus lointain, toujours afin de fluidifier le trafic ferroviaire et améliorer le confort des voyageurs, une nouvelle station souterraine à deux étages verra également le jour au niveau de la Gare centrale (Hlavní nádraží), qui est la plus fréquentée du pays, de même que quatre autres sous la place Venceslas, la place Charles et dans les quartiers de Karlín et de Florenc, là où se trouve actuellement la grande gare routière.
Mardi, lors de la présentation aux médias du projet retenu par les diverses autorités engagées, le ministre des Transports, Martin Kupka, a expliqué pourquoi la réalisation de ce projet qui permettra de relier les différents types de trains qui arriveront dans le centre de Prague au métro et plus généralement au réseau des transports en commun, était essentielle pour le développement durable de la ville :
« Toutes les projections le disent : la population va continuer à augmenter non seulement à Prague, mais aussi dans l’anneau qui se trouve tout autour de Prague. On parle là d’une augmentation d’un demi-million de personnes, il faut donc nous préparer à cette évolution en faisant en sorte de disposer d’équipements de transport qui répondent aux besoins futurs. »
Le coût de l’ensemble de ce vaste projet de développement du nœud ferroviaire, qui comprend la réalisation de deux tunnels d’une longueur d’un peu plus de dix kilomètres qui se croiseront sous la Gare centrale, est estimé à 185 milliards de couronnes (7,5 milliards d’euros), avec une coopération sous forme de partenariat public-privé envisagée et un soutien financier du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe espéré.
Le début des travaux, qui visent à résoudre le problème de la saturation des trains de banlieue et à réduire l’usage de la voiture dans Prague et en Bohême centrale, est envisagé en 2035, avec une fin prévue douze ans plus tard. Leur réalisation permettra de transférer le transport régional sous terre, tandis que les trains longue distance continueront, eux, à circuler en surface.