Trois mois après les inondations, des Mondiaux de canoë-kayak réussis à Prague
Trois mois après les inondations qui ont frappé la ville et une grande partie de la Bohême, Prague accueillait, en fin de semaine dernière, les championnats du monde de slalom de canoë-kayak. Et malgré l’eau encore marron du bassin de Troja, ces Mondiaux ont été une vraie réussite, tant au niveau de l’organisation que des résultats. Avec trois médailles, dont celle d’or de Vavřinec Hradilek en kayak monoplace (K1), les Tchèques ont satisfait un public tout acquis à leur cause.
Le public « fantastique » et l’organisation « parfaite » : durant les quatre jours de compétition, depuis jeudi dernier, les participants, tchèques comme étrangers, ont souvent eu ces deux mots-là à la bouche, à l’image de la double championne olympique slovaque Elena Kaliská :
« Je constate et je n’ai qu’un mot pour exprimer mon sentiment : super ! C’est incroyable, il ne reste aucune trace des inondations. C’est comme si rien ne s’était passé. Je tire mon chapeau aux organisateurs pour tout ce qu’ils ont fait en si peu de temps. Il faut les remercier ! »En juin dernier, les débordements de la Vltava, la rivière qui traverse Prague, avaient causé sur le bassin de Troja des dommages estimés à plus de 30 millions de couronnes (1,15 million d’euros). Un coup dur pour les organisateurs, qui, dès la décrue, avaient toutefois annoncé que les Mondiaux se tiendraient bien à Prague.
Chose promise, chose due donc, et cette promesse tenue, notamment grâce à la participation de nombreux volontaires et bénévoles, explique en partie pourquoi Jaroslav Volf et Ondřej Štěpánek, deuxièmes dans l’épreuve du canoë biplace (C2), n’étaient que partiellement déçus d’avoir vu la médaille d’or leur filer sous le nez pour quatre malheureux centièmes de seconde. Jaroslav Volf expliquait pourquoi :
« Ca fait vingt-trois ans que nous sommes ensemble. Cette finale aujourd’hui devait constituer une forme d’aboutissement. Nous avons des médailles, dont deux olympiques, mais il nous manquait une médaille de Mondiaux à la maison. Avant le départ, on s’était dit que le classement final importait assez peu. On voulait surtout profiter de l’événement et prendre du plaisir. La course en elle-même n’était plus si importante pour nous. »Côté français, la principale satisfaction est venue d’Emilie Fer et de Nouria Newman, qui ont réalisé chez les femmes un doublé identique à celui réalisé chez les hommes dans la même spécialité par Vavřinec Hradilek et Jiří Prskavec. Déjà sacrée championne olympique en 2012, Emilie Fer a assis un peu plus sa domination sur le kayak monoplace (K1). Titrée pour la première fois en individuel, la Française gardera elle aussi à n’en pas douter un excellent souvenir de Prague. Même si c’était alors par équipe, c’est en effet dans la capitale tchèque qu’elle avait décroché, en 2006, son premier et unique titre mondial.