Une première prison sans barreaux bientôt en République tchèque
C’est un modèle pénitentiaire qui a déjà fait ses preuves dans de nombreux pays européens : une prison sans murs et sans barreaux ou, si vous préférez, une prison ouverte. Un premier établissement du genre devrait être mis en place d’ici la fin de 2017 dans les locaux du centre pénitentiaire de Jiřice, en Bohême centrale.
« Un des principaux problèmes du système pénitentiaire tchèque est le taux de récidive qui s’établit à 70%. La prison ouverte semble être une bonne solution à ce phénomène : c’est un milieu sûr, un terrain d’exercice, si je puis dire, pour les détenus, où ils pourront apprendre à être autonomes, à se débrouiller eux-mêmes dans la vie quotidienne. Car nous le savons bien, une longue détention a des effets dévastateurs sur la vie sociale d’un individu. »
L’expérience européenne des prisons sans murs, sans barreaux et sans miradors est positive : les évasions y sont rares tout comme les suicides et le taux de récidive à la sortie est plus faible. Ce modèle est, de par sa nature, axé sur les détenus en fin de peine, comme l’explique le ministre de la Justice Robert Pelikán :
« A la différence des autres programmes qui existent dans le milieu carcéral, ce projet de prison ouverte n’est pas limité en fonction du type de peine. Ce qui est essentiel, c’est que le dispositif soit destiné aux détenus en fin de peine et, finalement, la gravité des crimes commis n’a pas une importance majeure. Evidemment, la sécurité est le premier critère de la sélection des détenus. Par contre, la durée de la peine sera décisive pour la longueur du séjour dans les établissements ouverts : ce séjour peut aller de six mois pour les peines plus courtes jusqu’à un an pour les prisonniers condamnés pour des délits plus graves. »Au sein de cette prison ouverte de Jiřice, qui sera quand même séparée du village par un mur en béton et placée sous vidéosurveillance, les détenus seront amenés à réaliser des activités agricoles. Ils quitteront les locaux de la prison dans le cadre d’un travail régulier : obtenir un emploi à temps plein est en effet le mot d’ordre du concept des prisons ouvertes.