Velorex : des légendaires moto-voitures à trois roues sont exposées au Musée technique de Prague

Le Musée technique de Prague expose, depuis ce mercredi et jusqu’au 25 septembre, des modèles des légendaires moto-voitures tchèques Velorex. Véhicule à trois roues à la carrosserie en cuir artificiel, le Velorex a été inventé par les frères František et Mojmír Stránský. Même si leur production s’est arrêtée en 1971, on peut toujours croiser des centaines de ces voiturettes sur les routes tchèques.

L'exposition des moto-voitures tchèques Velorex, photo: ČTK

Les seuls véhicules homologués au monde ayant une carrosserie en toile, ces machines de la marque Velorex, qui ressemblent plus à une moto qu’à une voiture, sont devenus célèbres entre autres grâce au film « Vrchní, prchni » (Enfuie-toi serveur !), réalisé par Ladislav Smoljak et écrit par Zdeněk Svěrák. Dans le film, l’acteur Josef Abrhám invite à conduire sa collègue Milada Ježková, en lui expliquant que l’on monte dans ce véhicule comme si on se plaçait derrière une mitrailleuse : il faut se baisser et se pencher légèrement en arrière. A l’époque de la réalisation du film, en 1980, les Velorex étaient de véritables légendes.

Le nom « Velorex », qui provient du latin, signifie « le roi des roues ». La première construction couverte de toile a été créée déjà lors de la Seconde Guerre mondiale. En 1948, ces voiturettes conduites manuellement ont commencé à être produites afin de faciliter la vie des handicapés. Leur prix était néanmoins assez élevé et pour l’achat il fallait s’inscrire sur une liste d’attente car elles étaient produites par l’entreprise Solnice, qui ne possédait qu’un bâtiment de deux étages. A l’époque de la gloire des Velorex, c’est-à-dire dans les années 1960, la firme construisait jusqu’à cent machines par mois. Président du Velorex Club, Ladislav Šustr, revient sur le fonctionnement de cette entreprise :

L'exposition des moto-voitures tchèques Velorex, photo: ČTK

« En bas, ils faisaient un ‘montage brut’ où ils construisaient le châssis, puis en étage, ils faisaient le reste – ils le recouvraient de cuir artificiel, installaient le moteur et les roues et d’autre équipements. Puis, grâce à une rampe, le véhicule était redescendu en bas où il était contrôlé par le technicien, un certain monsieur Hartman, qui faisait avec chaque machine un tour d’essai. Ensuite, il pouvait être transmis au client. »

Au total, il a été fabriqué, jusqu’à 1971, plus de 15 000 de véhicules à trois roues, puis encore quelques 1 500 machines à quatre roues. Grâce à de nombreux collectionneurs, les Velorex sont présents actuellement dans toute l’Europe, quelques-uns en Asie et en Amérique et même en Australie. Fier propriétaire de quatre de ces voitures, Jan Pirk, célèbre spécialiste tchèque de la chirurgie cardiaque, décrit certaines de leurs spécificités :

« Vous devez faire attention quand vous amorcez un virage, cela n’a que trois roues et c’est donc assez instable. Ma femme crie à chaque fois : ‘Fais attention ou on va se renverser !’ Il est aussi assez difficile d’éviter de passer par les trous dans la route parce que vous avez trois traces au lieu de deux. Vous devez alors faire en sorte que le trou passe entre la roue avant et la roue arrière. »

L'exposition des moto-voitures tchèques Velorex, photo: ČTK

La production des Velorex s’est achevée après que la conduite manuelle a commencé à être installée couramment dans les voitures produites en série. Selon Ladislav Šustr, le voyage dans cet engin représente néanmoins une expérience inhabituelle :

« C’est quelque chose entre le voyage en moto, en voiture et en avion. C’est un mélange de sentiments. Le véhicule roule lentement, vous admirez donc la nature, vous avez des fenêtres baissées et vous sentez l’odeur des champs, des prés et toute la nature en fleur. »

Organisée par le Club des voitures de collection, l’exposition au Musée technique de Prague, présente une dizaine de ces voitures de différents types et également quelques prototypes, comme par exemple un Velorex de transport.