Visite de l’Orient-Express : un train de luxe, une œuvre d’art…
Deux fois par an, le fameux train historique Venice Simplon-Orient-Express, symbole du voyage de luxe en Europe, dessert la capitale tchèque. Le 9 octobre dernier, nous avons assisté à son départ de la gare de Prague-Smíchov, à destination de Paris.
Nous nous trouvons devant une carte, où sont inscrits tous les itinéraires de l’Orient-Express. Il circule de mars à novembre. Bruno Janssens :
« Il y a toutes les routes que nous faisons y compris une route verte qui allait jusqu’à Prague - c’est le voyage spécial que nous avons organisé pour célébrer notre 25e anniversaire : nous avons fait Cracovie, Varsovie, Malbork… et nous sommes redescendus enfin sur Prague. C’était en 2007. Maintenant, nous faisons un voyage différent à travers la Pologne, c’est la route bleue : on ne s’arrête qu’à Cracovie, on va sur Dresde et on continue sur Paris. Il y aussi la route sur Istanbul et Budapest, nous y allons trois fois par an, à Prague deux fois, à Rome quatre fois. Voilà, maintenant, le chef va vous montrer les cuisines. » Eh oui, l’Orient-Express doit également sa réputation au savoir-faire de ses cuisiniers français. Tous les plats sont préparés à bord et servis dans trois voitures-restaurants. Christian Bodiguel est le chef de cuisine depuis 1985 à bord de l’Orient-Express :« Ici, nous avons une cuisine qui fait 12m² : nous avons une salamandre, un four à gaz, un four à vapeur, où nous faisons cuire des légumes, des poissons, des homards, par exemple. Ici, un four à air pulsé, où nous faisons cuire le pain. Effectivement, notre pain est fait et cuit à bord, ainsi que les viennoiseries, les croissants et les pains aux raisins. Mais, bien sûr, la cuisine a été entièrement refaite en inox. Nous faisons en général deux services, nous servons 50 couverts par service. Nous servons à peu près 180 déjeuners et 180 dîners par voyage, ainsi que 180 ou 120 brunchs, cela dépend des voyages. Lorsque je pars de Venise, je fais de la cuisine plutôt franco-italienne. Autrement, je fais de la cuisine française, une cuisine qui puisse plaire aussi bien à un Français, un Anglais, un Américain, un Japonais… Lorsque nous faisons les voyages sur Istanbul, nous apportons, bien sûr, une touche dans les menus : des épices ou des produits que l’on achète localement. »
Achetez-vous quelque chose de spécial à Prague ?« Non, pas spécialement. Ici, à Prague, j’achète du foie gras, il est de bonne qualité. Alors ce soir, je fais du foie gras poêlé, avec une compote d’oignons. »
Le départ du train approche… Les passagers s’installent dans leurs cabines. Il y a, parmi eux, des Français, des Italiens, des Japonais et une dizaine de Tchèques seulement. Certains d’entre eux, comme ce couple français, ont embarqué à bord du train à Venise et viennent de passer deux jours à Prague :
« Nous avons voyagé pour la première fois en 1983. Il y avait beaucoup moins de wagons, beaucoup moins de clients. Je me souviens surtout que les femmes portaient des robes longues ! Nous voyageons beaucoup, mais ceci est notre deuxième voyage sur l’Orient-Express. »Pour ceux qui seraient tentés de vivre cette expérience : le prix du voyage entre Paris et Prague s’élève à 1700 euros. Il faut réserver ses places bien à l’avance…