16 ans après, un Tchèque champion d’Europe de patinage artistique
Sacré champion d’Europe de patinage artistique, jeudi, à Zagreb, en Croatie, Tomas Verner a remporté, à 21 ans, le premier titre international de sa carrière. Le Tchèque, déjà vainqueur mercredi du programme court, a confirmé son avantage dans le libre pour devancer au classement final les deux derniers champions du monde de la discipline, le Suisse Stéphane Lambiel, deuxième, et le Français Brian Joubert, qui complète le podium. Seize ans après le sacre de Petr Barna, Tomas Verner a donc offert à la République tchèque sa première médaille d’or aux championnats d’Europe.
En République tchèque, rares sont les enfants à ne pas savoir patiner. Mais dans un pays où le hockey est roi, plus rares encore sont les petits garçons patineurs qui préfèrent danser sur la glace plutôt que de tâter de la crosse et du palet en compagnie des copains sur l’eau gelée de l’étang du coin l’hiver venu. Tomas Verner fait pourtant partie de ces exceptions et, dans la capitale croate, il a enfin rendu un peu de son lustre à la puissance mondiale du patinage artistique qu’était autrefois la Tchécoslovaquie, lorsqu’elle collectionnait les titres. Il y a un an, aux championnats d’Europe à Varsovie, Tomas Verner avait déjà eu cette occasion après avoir également remporté le programme court. Mais victime de sa nervosité, il avait laissé filer l’or entre ses doigts pour finalement se contenter d’une place de dauphin derrière Brian Joubert. Une performance qui n’en restait pas moins sa première médaille obtenue dans un grand championnat et qu’il avait confirmée quelques semaines plus tard lors des Mondiaux où il s’était classé quatrième. Cette fois, donc, le Tchèque n’a pas failli au moment d’aborder en leader son programme libre. Mais pour monter sur la première marche du podium, Tomas Verner, qui possédait un peu plus de trois points d’avance sur Brian Joubert et sept sur Stéphane Lambiel à l’issue du programme court, n’a pourtant pas rendu une copie parfaite, comme il l’a admis lui-même. Malgré une énergie débordante et une seconde partie de programme maîtrisée avec notamment la réalisation d’un triple axel, une main posée sur la glace à la réception d’un quadruple boucle piqué et une combinaison escamotée en début de programme auraient pu lui coûter cher. Mais ni le Suisse ni le Français, ses deux adversaires du trio de tête qui lui succédèrent sur la piste dans l’ordre de passage, eux aussi dans l’incapacité de rendre une copie parfaite sur le plan technique, ne profitaient de la porte laissée entrouverte par le Tchèque. Et c’est donc Tomas Verner, dans son costume de guerrier chinois inspiré de la musique du film « Tigre et dragon », qui pouvait exulter tout en haut du podium et crier sa joie à l’Europe.