1939 : Hezky od podlahy - Une polka bien énergique
Nous vous avons déjà parlé des trois compositeurs qui, du temps de la Première République tchécoslovaque et du Protectorat de Bohême-Moravie, se consacraient principalement à la production d’opérettes et de musique de film. Nous vous avons présenté des extraits des œuvres de Jára Beneš et de Josef Stelibský, et vous avez d’ailleurs voté pour eux. Nous évoquerons aujourd’hui le troisième de ces compositeurs précédemment mentionnés, Jaroslav (dit Jarda) Jankovec.
En 1939, la séparation de la Slovaquie donne naissance à l’État slovaque, avec à sa tête Jozef Tiso.
15 mars : début de l’occupation allemande des territoires tchèques, la Bohême et la Moravie
1er septembre : la Seconde Guerre mondiale éclate
14 juillet : naissance du chanteur Karel Gott
Les chansons d’opérette de Jaroslav Jankovec – qui fut pendant longtemps le chef de musique des théâtres d’opérette pragois ainsi que l’auteur de nombreuses opérettes à succès – ont fait concurrence à celles de ses deux compatriotes, dont elles se distinguaient non seulement par leurs mélodies populaires mais également par leur rusticité et leur verdeur. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles ont à l’origine été classées parmi les danses tchèques campagnardes, rapides et enflammées, appelées « furianty », et ont trouvé leur place dans les fêtes rurales.
Aujourd’hui encore, la polka « Kapelo, zahraj mi polku hezky od podlahy »– « Orchestre, jouez-moi une polka bien énergique » reste un moment clé de l’opérette à succès « L’amour de son Altesse » datant de 1939. À l’époque, sa mélodie inventive était accompagnée des paroles suivantes : « ... Que cette trompette de cuivre continue à corner de façon bien tchèque jusqu’à la fin des temps ! » Ainsi, alors que les protecteurs du Reich élaboraient un plan d’élimination définitive du peuple tchèque, cette chanson très percutante exprimait, à la manière du Brave Soldat Chveïk, l’opposition massive des Tchèques et leurs espérances d’alors.