1945 : Škoda lásky, ou la plus célèbre des polkas dans le monde

La libération en 1945, photo: ČT

Nous parlons donc d’un autre roi de la musique populaire tchèque, de celui qui, en plus d’être le chef de musique bien-aimé des musiciens de Zbraslav, a connu le plus grand succès à l’international, Jaromír Vejvoda.

5 mai : à Prague, début du soulèvement contre l’occupation allemande

8 mai : fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe

Fin mai : reformation de la Tchécoslovaquie, néanmoins amputée de la Ruthénie subcarpathique

Alors qu’il avait 27 ans, une mélodie intéressante lui est passée par la tête. Le jeune musicien l’a couchée sur le papier, y a fait quelques ajouts, et c’est ainsi qu’est née « Modřanská polka » – « La polka de Modřany ».

Les éditeurs de musique praguois se sont intéressés à cette chanson à succès et ont trouvé un parolier pour en composer les couplets, qui viennent en compléter le refrain connus de tous les Tchèques : « Quel amour gaspillé que celui que t’ai offert ; aujourd’hui j’en pleurerais toutes les larmes de mon corps. Ma jeunesse est passée comme dans un rêve ; de tout cela il ne reste en mon cœur que des souvenirs. »

Pour cette polka, Jaromír Vejvoda a été rémunéré 150 couronnes, et son parolier a également reçu quelques honoraires. La polka a ensuite passé les frontières du pays, s’introduisant tout d’abord dans les pays de langue allemande, où elle est devenue célèbre sous le titre de « Rosamunde Polka ». En 1939, un grand éditeur américain l’a ensuite fait connaître sous le nom de « Beer Barrel Polka » ou « Polka du fût de bière ».

La libération en 1945,  photo: ČT
Ce n’est qu’à la fin de la guerre que les Tchèques ont appris que la polka de Jaromír Vejvoda était devenue un véritable tube mondial, au point que de nombreux pays s’en approprient l’origine. En 1945, année de la victoire, on pouvait donc l’entendre dans les célébrations et fêtes du monde entier.

En France, sa mélodie a été reprise bien plus tard, par Annie Cordy dans « Frida oum papa » en 1975 et par IAM dans « Le feu » en 1994. Il s’agit probablement de la mélodie tchèque la plus connue de par le monde, et nous sommes curieux de voir combien de voix vous lui accorderez dans le cadre de notre concours du plus grand tube tchèque du siècle passé.


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