20 ans de transformations à travers les yeux des artistes à la galerie de la bibliothèque municipale de Prague

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Depuis le 28 mai dernier, la galerie de la bibliothèque de la ville de Prague accueille l’exposition « Monuments en transformation ». L’exposition rassemble toutes sortes d’œuvres d’art contemporain – sculptures, vidéos, œuvres conceptuelles – autour du thème des transformations économiques, sociales et culturelles qu’ont connu de nombreux pays, particulièrement des pays de l’Est de l’Europe, depuis une vingtaine d’années.

Vítek Havránek, vous êtes le commissaire de l’exposition « Monuments en transformation ». Pouvez-vous nous présenter cette idée, ce concept ?

« L’’idée d’origine est qu’on s’était rendu compte, avec mon collègue qui est également commissaire de l’exposition Zbyněk Baladrán, qu’on a vécu pendant 18 ans sous le communisme et pendant 18 ans, c’est-à-dire à peu près la moitié de nos vies, dans le nouveau système qui est appelé „transformation“. C’est le terminus technicus pour nommer cette période. Notre question principale était de savoir ce qui s’était passé pendant ces 18 ou 20 ans, puisque cela fera bientôt 20 ans depuis le début de la transformation, depuis 1989. C’était donc l’idée d’origine et on a ensuite approfondi l’idée. On était aussi intéressés pour comparer l’idée de la transformation en Europe de l’Est avec les transformations qui se sont passées dans le monde entier, c’est-à-dire en Indonésie, aux Philippines, en Corée du Sud. Il y a toute une carte alternative des pays qui ont connu une transformation profonde de leur économie mais aussi de leur vie spirituelle etc. On voulait créer cette carte des transformations et suivre à travers les yeux ou les approches de l’artiste ce qui s’est passé. »

Pourquoi les monuments ? Ce ne sont pas les monuments qui frappent le plus dans cette exposition mais c’est son titre. Qu’est-ce que cette idée de monument ?

« C’est un peu ironique l’idée de monument parce qu’on n’a jamais eu l’idée de faire un monument pour une transformation parce qu’une transformation est quelque chose de très instable, qu’on ne peut pas vraiment capturer ou visualiser et soi-disant représenter. Alors qu’un monument est quelque chose qui est très stable, très clair, qui devrait avoir un programme très clair alors notre idée était, par cette métaphore un peu ironique, de clarifier ce qu’était la transformation. »

Que peut-on voir dans cette exposition ?

« C’est un mélange de documents d’archives. Dans l’espace dans lequel on se trouve par exemple, il y a pas mal de banderoles de la révolution de 1989. Ca commence avec des banderoles communistes qui étaient utilisées pendant les marches officielles communistes dans les années 80 et ça continue avec les banderoles qui étaient faites par les gens pendant la révolution. Il y a donc des documents d’archives et beaucoup d’œuvres artistiques qui sont en relation avec ces thèmes qui pourraient structurer cette approche de la transformation. »

L’exposition est très riche, avec des œuvres d’artistes connus et reconnus internationalement comme le tchèque David Černý. Elle se déploie sur 5 grandes pièces et une multitude de petites salles où sont projetés de petits films, artistiques ou documents d’archive. Elle se tient dans la capitale tchèque jusqu’au 30 août prochain où elle est présentée dans son intégralité. Elle voyagera ensuite dans d’autres villes européennes, sous une forme un peu moins complète.

Retrouvez également l’intégralité de l’entretien avec Vít Havránek dans l’émission « culture sans frontières » du 26 juillet prochain.

www.monumenttotransformation.org