80 ans depuis la mort du dernier empereur austro-hongrois, Charles 1er
Aujourd'hui, il sera question d'une figure de notre histoire étroitement liée à la naissance de la République tchécoslovaque indépendante, en 1918. Nous ne parlerons pas de son fondateur, Tomas Garrigue Masaryk, mais du dernier empereur Charles 1er, sous lequel l'éclatement de l'empire austro-hongrois et la naissance de nouveaux Etats se sont déroulés.
Aujourd'hui, il sera question d'une figure de notre histoire étroitement liée à la naissance de la République tchécoslovaque indépendante, en 1918. Nous ne parlerons pas de son fondateur, Tomas Garrigue Masaryk, mais du dernier empereur Charles 1er, sous lequel l'éclatement de l'empire austro-hongrois et la naissance de nouveaux Etats se sont déroulés. 80 ans viennent de s'écouler, le 1er avril, depuis son décès prématuré, en 1922. Comment se présentèrent les derniers moments de l'empire austro-hongrois, dont les pays de la Couronne de Bohême faisaient partie depuis 1526, avant que ces derniers accèdent à l'indépendance. Les réponses, après cet intermède musical.
La musique de Johann Strauss a évoqué l'atmosphère de la fin du 19e siècle, appelée l'âge d'or de la culture, mais où la monarchie n'était plus en mesure de mettre en vie une nouvelle organisation étatique en faveur d'une coexistence pacifique entre les différents peuples qui la formaient. La fin du siècle était marquée, en effet, par un pressentiment de la fin inévitable de toute une ère historique. La guerre, qui s'annonçait depuis l'annexion de la Bosnie, en 1908, a éclaté après l'assassinat, le 28 juin 1914 à Sarajevo, de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche. Le vieil empereur, François-Joseph 1er, est mort le 21 novembre 1916. N'ayant pas de successeur direct - son fils, Rodolphe, s'étant suicidé, c'est Charles 1er, qui succède à son grand-oncle, François-Joseph, en 1916, au beau milieu du conflit.
Le dernier empereur d'Autriche et roi de Hongrie, Charles 1er, est né le 17 août 1887. Il fut l'héritier d'une monarchie impériale dont aucun de ses empereurs ne se fit couronner roi de Bohême, à l'opposé de la Hongrie. Charles 1er n'a pas payé non plus cette dette envers les Tchèques. Ses plans de transformation de l'empire multinational en fédération de nations autonomes et égales en droit sont restés inaccomplis. "L'Appel aux peuples", assurant de sa préparation à édifier une Autriche nouvelle, basée sur l'autodétermination des 12 peuples qui la formaient, l'empereur Charles 1er l'a publié trop tard, seulement le 16 octobre 1918, quand l'éclatement de l'empire était décidé.
L'effort de l'empereur de sauver l'empire était voué à un échec, pas seulement à cause du fait que son appel était venu trop tard. Depuis l'éclatement de la guerre, en 1914, les Tchèques préparaient le terrain pour leur séparation de l'empire. La société tchèque n'a jamais considéré l'empire autrichien comme le sien. La guerre a encore ravivé les sentiments des Tchèques de rompre avec l'empire. Le professeur et député du parlement autrichien, Tomas Garrigue Masaryk, fut l'homme qui eut le courage de réaliser cette volonté. En décembre 1914, il s'exila à Paris. En 1916, le trio Masaryk, Benes et Stefanik composa le Conseil national tchèque, organe principal de résistance anti-autrichienne. Des armées étrangères tchécoslovaques - les légions, ont été créées à partir de volontaires pour combattre aux côtés des Alliés, sur les fronts italiens, français et russes. Encore durant la guerre, le Conseil national fut reconnu par la France et, plus tard, par les USA et la Grande-Bretagne, comme représentant légitime des Tchécoslovaques. La formation de nouveaux Etats a été encouragée, dès janvier 1918, par la publication des 14 points de la Déclaration du président américain, Wilson.
Après la défaite de la monarchie, l'empereur Charles 1er n'a pas posé d'obstacles à l'indépendance tchécoslovaque, officiellement proclamée le 28 octobre 1918. Ses propositions de paix transmises aux puissances victorieuses ont été refusées. L'Autriche impériale n'était plus considérée comme un partenaire de négociations, mais comme un empire inexistant... La réponse des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne à l'offre des négociations de paix était stricte: après que les peuples de la monarchie aient décidé que cette dernière serait dissoute, toute négociation avec vous est sans fondement... Le 11 novembre 1918, après la proclamation de la République autrichienne, l'empereur Charles 1er signa son abdication. De nouveaux Etats sont nés sur les ruines de l'empire, dont la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et le royaume de Yougoslavie. Le dernier empereur austro-hongrois, Charles 1er, se réfugia en Hongrie où il réalisa deux tentatives de restauration du royaume hongrois. Le 24 octobre 1921, il a été extradé par le régent de Hongrie, Horthy, et s'exila en Suisse. Ici, il meurt, le 1er avril 1922, à l'âge de 35 ans. Son épouse, l'impératrice Zita, qui n'a jamais renoncé à la couronne, est morte en 1989, en Suisse. Leur fils aîné, l'archiduc Otto de Habsbourg, est toujours le prétendant à la couronne d'Autriche.