A Prague, des étudiants débattent de l’avenir de l’UE

European Summer School

Ecole d’été sur l’Union européenne proposée par le think-tank Europeum, l’European Summer School a commencé lundi à Prague. L’espace de dix jours, des étudiants de différents pays assistent aux cours de professeurs du Prague College et de l’Université Charles sur l’avenir de l’Europe et ses possibilités d’évolution. L’objectif est aussi de leur faire découvrir la perspective de la République tchèque, pays qu’ils connaissent souvent peu, dans l’intégration européenne.

European Summer School
Pour leur premier jour à Prague, les étudiants se sont d’abord réunis dans un parc pour faire connaissance. Quelques jeux pour mémoriser les prénoms de tous avant d’entreprendre une visite de Prague. Dans cette ambiance de colonie de vacances, difficile d’imaginer les dix jours de cours intensifs qui les attendent. Pour la seizième édition de l’European Summer School, le programme est pourtant bien ficelé : chaque jour, de 10 à 16 heures, les étudiants suivent des cours magistraux, participent à des débats mais aussi à des excursions, notamment au Sénat et au ministère des Affaires étrangères. Responsable de l’organisation de l’école, Kateřina Davidová explique les objectifs du programme :

« Le but de l’European Summer School est de faire venir à Prague des étudiants intéressés et motivés de différents endroits dans le monde et de discuter avec eux de divers sujets concernant l’intégration et la perspective des pays d’Europe centrale. La plupart des étudiants viennent d’Europe de l’Ouest, des Etats-Unis, d’Australie ou d’Afrique du Sud, ils ne connaissent donc pas forcément la dynamique entre les différents membres de l’UE. Nous nous efforçons de discuter de celle-ci, de ce qu’elle fait et des contentieux dans une perspective assez large, mais aussi de leur offrir un aperçu de la manière dont les pays d’Europe centrale et du groupe de Visegrád s’intègrent dans cet ensemble. »

Seuls trois étudiants tchèques participent cette année à cette école d’été. La plupart des jeunes connaissent ainsi très peu, si ce n’est pas du tout, la position de la République tchèque sur l’UE. Kateřina Davidová :

Kateřina Davidová,  photo: Europeum
« Tout dépend des pays d’origine des étudiants, mais beaucoup d’entre-eux ne savent pas grand-chose de la République tchèque, si ce n’est que nous avons de la bonne bière et de très beaux monuments historiques. Ceux qui en savent un peu plus sur le pays, se disent généralement que la République tchèque est plutôt eurosceptique et que nous ne voulons pas vraiment faire partie de l’UE alors que nous sommes au centre de celle-ci. C’est évidemment une des grandes questions dont nous discutons, l’objectif étant d’expliquer comment nous en sommes arrivés là et ce qui peut être fait à ce niveau. »

Plusieurs thèmes sont ainsi abordés lors de ces dix jours, notamment la question de l’Europe digitale et de la cyber-sécurité, mais aussi celle d’une éventuelle armée européenne ou encore les possibilités d’évolution après le Brexit. Des sujets sur lesquels Izzie, étudiante à l’université de Cambridge, avait hâte d’échanger avec ses nouveaux camarades de classe :

« J’ai vu beaucoup de personnes qui viennent de pays différents, je suis la seule de Londres, ce qui est nouveau pour moi mais aussi rafraîchissant. Je suis venue à cette Summer School car je veux en apprendre plus sur les organisations internationales, rencontrer des personnes qui vivent en dehors de Londres et connaître leur point de vue sur le Brexit, l’UE et ce genre de choses. »

Si les jeunes n’étudient pas nécessairement les relations internationales ou les institutions européennes, et proviennent de divers cursus en histoire, en journalisme ou en sciences dures, ils ont tout de même été triés sur le volet en fonction de leurs motivations et de leur projet personnel. Un autre tri, plus insidieux, s’opère aussi en raison du coût de l’école d’été : 950 euros pour les dix jours… Certains étudiants, qui ne parviennent pas à décrocher une bourse de leur école pour participer à la Summer School, se voient ainsi contraints d’abandonner. Si une réduction de 10 % du coût total est possible pour les meilleurs élèves, Kateřina Davidová assure réfléchir de manière plus générale sur la question pour l’année prochaine.