A Prague, le premier festival du film de foot
Trop payés et mal élevés avec un ballon à la place du cerveau, les footballeurs véhiculent une image souvent négative. Une image aussi de comédiens, plus ou moins doués, entre autres pour leur faculté à plonger et à se tordre de douleur une fois par terre. Certes, le football, gangréné par la violence, la corruption et l’argent qu’il brasse, souffre de nombreux maux. Pour autant, il n’en reste pas moins un jeu et une passion universelle de par le monde ; un formidable outil aussi de rassemblement, de rapprochement et d’intégration. C’est précisément cet aspect-là qu’a choisi de présenter le Festival du film de football, le premier du genre, qui se tiendra à Prague ce samedi. Coordinateur du projet « Fotbal pro rozvoj » - « Le développement par le football », Ansley Hofmann explique les objectifs et le programme de ce nouveau festival :
Quel sera le programme du festival ?
« Nous commencerons vers 14 heures avec une série de courts-métrages qui seront suivis d’un débat durant lequel des acteurs de la société civile évoqueront le rôle du football dans la cohésion sociale et pour la communauté. Nous aurons pour invités Jaromír Bosák, un des commentateurs sportifs les plus connus ici en République tchèque, ainsi que deux représentantes de Transparency International et du club professionnel Slovan Liberec. Ce panel aura pour but d’aborder le rôle du foot dans la société. Puis la soirée sera consacrée à deux longs-métrages sur le même thème. Il y aura d’abord Istanbul United, un documentaire sur les supporters des clubs rivaux de la capitale turque, Besikstas, Galatasary et Fenerbahce, qui s’allient dans un mouvement social et mettent donc de côté leur rivalité pour lutter ensemble en faveur du développement social et politique de la Turquie. L’autre film important sera L’Autre finale, qui présente le match qui s’est tenu en 2002 entre les deux derniers pays du classement de la FIFA en même temps que la grande finale de la Coupe du monde. C’est donc un match aux antipodes de la finale des grands champions et une finale entre les oubliés du monde professionnel. »Vous êtes étranger et vivez en République tchèque depuis quelques années. Vous êtes un fan de foot, selon vous quel est le potentiel de ce festival auprès du public tchèque ? La ‘culture foot’ est peut-être moins présente ici que dans des pays comme l’Allemagne voisine d’où vient ce festival…
« Oui, vous avez raison. Le football en République tchèque a toujours cette connotation un peu négative, surtout récemment avec les affaires qui se sont passées au niveau de la Fédération tchèque où la corruption a ressurgi. Notre but à travers ce festival, c’est justement de montrer au public que le football, ce n’est pas seulement ce qu’on voit à la télé : le hooliganisme, la corruption, l’argent… Ce que nous voulons, c’est remontrer au public ce qu’est la base du foot. C’est un lien social, un sport qui amène les gens à être ensemble. Je pense que ce premier événement pourra redonner cette image sociale et positive du sport et du football en particulier. »Pour plus d’infos sur le festival :
http://www.fotbalprorozvoj.org/novinky.asp?ix=101