A Prague, un aéroport toujours plus grand, mais encore insuffisant

L'aéroport Václav Havel, photo: Ondřej Tomšů

Près de 16,8 millions de passagers, nouveau record, ont transité par l’aéroport Václav Havel de Prague en 2018. En hausse constante (9 % entre 2017 et 2018), cette fréquentation pose toutefois le problème de la modernisation du principal aéroport tchèque et, à moyen terme, de son agrandissement.

L'aéroport Václav Havel,  photo: Ondřej Tomšů

L’information revient avec plus ou moins la même régularité chaque début d’année. Un communiqué tombe alors pour annoncer un nouveau record de fréquentation de l’aéroport Václav Havel à Prague. Il en sera très probablement de même encore en 2019, avec une nouvelle hausse annoncée de 3 à 5%. Quatorze destinations supplémentaires seront ainsi desservies depuis Prague à compter de la saison prochaine, qui s’ajouteront aux quelque cent-cinquante qui étaient déjà proposées par un total de soixante-sept compagnies.

Roman Pacvoň,  photo: Letiště Praha
Pour faire face à ce trafic voyageur toujours plus intense, qui a même atteint un taux de croissance de 18% entre 2016 et 2017, l’aéroport situé au nord-ouest de Prague, qui atteint ses limites, doit continuer de se développer. Pour cette année, des travaux de modernisation et d’aménagement du Terminal 1, qui sert pour tous les vols nationaux, non-Schengen et intercontinentaux, sont d’ores et déjà prévus. Mais ceux-ci ne suffiront pas à plus long terme, comme le confirme l’attaché de presse de Letiště Praha, la société qui exploite l’aéroport, Roman Pacvoň :

« Nous travaillons actuellement à la construction d’une nouvelle piste parallèle et à l’extension du Terminal 2, qui sert aux vols à destination de l’Espace Schengen. Lorsque cette nouvelle piste sera achevée, c’est-à-dire vers 2026, la capacité d’accueil de l’aéroport passera à 21 millions de passagers. »

Rebaptisé du nom de l’ancien président Havel en 2012, l’aéroport de Prague, qui a été le théâtre de quelque 155 000 décollages et atterrissages en 2018, sert de base actuellement pour les compagnies ČSA-Czech Airlines, Smartwings et Ryanair notamment. La présence de ces compagnies à bas prix explique la nécessité de développer le Terminal 2 :

« Le deuxième terminal sera agrandi en diverses étapes. La première tranche de travaux est prévue pour 2024 de façon à pouvoir commencer à exploiter le terminal dans sa nouvelle version à compter de 2027. Nous voulons aussi développer la partie publique – ou si vous préférez en plein air - de l’aéroport. Il s’agit notamment de l’avant-gare, à savoir donc les espaces qui se trouvent devant les deux terminaux ainsi que l’ensemble des espaces extérieurs de l’aéroport. »

L'aéroport Václav Havel,  photo: Ondřej Tomšů
Depuis la chute du régime communiste en 1989, l’aéroport, qui s’appelait alors encore Ruzyně, connaît un essor constant, lié en grande partie au boom du tourisme en République tchèque et à l’attractivité qu’exerce la capitale tchèque sur les visiteurs étrangers. Le nombre de voyageurs a ainsi dépassé la barre des cinq millions pour la première fois en 2000, puis des dix millions cinq ans seulement plus tard pour désormais attaquer celle des vingt millions. Cette montée en flèche est la conséquence de différents facteurs, précise Roman Pacvoň :

« L’économie tourne bien, les gens ont de bonnes conditions et en profitent pour voyager. Il y a aussi le fait que de nouvelles compagnies aériennes arrivent en République tchèque. En coopération avec les lignes, nous parvenons à augmenter les capacités des avions et des fréquences en fonction des destinations. Tout cela concourt à une concurrence plus forte entre les compagnies, ce qui a des répercussions sur les prix des billets, accessibles pour un plus grand nombre. Du coup, les gens prennent l’avion de plus en plus souvent. »

Les touristes étrangers étant toujours plus nombreux à visiter la République tchèque, et les Tchèques eux-mêmes étant eux aussi toujours plus demandeurs de voyages à l’étranger, tout laisse donc à penser que la tendance observée ces trente dernières années se confirmera ne serait-ce que dans les cinq à dix prochaines.

L'aéroport Václav Havel,  photo: Ondřej Tomšů