Antonin Pavel Wagner

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Le sculpteur Josef Wagner et ses fils, le peintre Josef Wagner et le plasticien Jan Wagner, présentés dans les émissions précédentes, sont les descendants du sculpteur de génie, Antonin Pavel Wagner.

Pourtant, ce génie de la sculpture, a été beaucoup moins reconnu dans son propre pays qu'à l'étranger. Le nom de A. P. Wagner a sombré dans l'oubli après son décès. Malgré son grand patriotisme A. P. Wagner était considéré dans son propre pays comme un étranger, car il vivait à Vienne. Et en Autriche, on le discriminait pour son origine tchèque. Hercule domptant Cerbère du portail principal du «Neue Hofburg », la Justice, l'Eloquence, le Juge, le Prêtre et l'Astronomie sur le haut du Parlement, la statue de Michel-Ange sur la façade de la Maison des artistes, les bustes de Calderon et de Molière sur la façade du Théâtre de la cour font preuve du talent et de la maîtrise de la technique sculpturale d'A. P. Wagner.

Le grand sculpteur est né le 3 juillet 1834 à Ceske Podharti, petit village près de Dvur Kralove nad Labem en Bohême du nord-est dans une famille assez pauvre.

Le père d'Antonin, un brave tisserand, avait de la peine à nourrir sa femme et ses six enfants. Antonin a dix-sept ans, lorsque ses parents l'envoient à Prague pour faire un apprentissage d'épicier. Tous les jours, une fois le travail terminé, Antonin va voir son frère Frantisek qui travaille à l'atelier du sculpteur Josef Max. La pierre et le ciseau de sculpteur le passionnent à tel point que, finalement, il décide d'abandonner définitivement son apprentissage. Il entre a l'atelier de Josef Max où il apprend avec son frère les secrets de la sculpture. Après la mort de leur maître, les deux frères reviennent à Dvur Kralove.

A l'occasion du 40e anniversaire de la découverte du Manuscrit de Dvur Kralove, recueil d'anciens poèmes et chansons tchèques écrits sur du parchemin, Frantisek et Antonin obtiennent une commande d'honneur de l'Association des brasseurs. La statue de Zaboj, héros du poème épique du Manuscrit de Dvur Kralove, est inaugurée le 29 septembre 1857 sur la place de Ceske Podharti. Frantisek, le frère aîné d'Antonin, meurt peu après l'inauguration.

Antonin sent bien que ses connaissances sur la sculpture acquises chez Josef Max sont insuffisantes. II a vingt trois ans, lorsqu'il décide de partir à Vienne pour étudier à l'Académie. Son talent est incontestable. Au cours de ses études, il obtient plusieurs prix d'honneur et gagne quelques appels d'offres. Bientôt, il est une pointure parmi les plasticiens viennois. La voie créative de l'artiste prend un tournant différent, après son voyage d'étude en Italie. Antonin Wagner est sidéré par les sculptures de Michel-Ange Buonarroti, expressives, aux positions impraticables paraissant pourtant si naturelles et dégageant une énergie incroyable. A. P. Wagner possède un talent exceptionnel, ce qui est évidement une source de jalousie auprès de ses collegues, qui lui mettent des batons dans les roues à toute occasion. Ainsi, il arrive que le sculpteur d'origine tchèque gagne un appel d'offres, mais l'oeuvre est réalisée par un autre artiste. Tel est le cas du monument du poète F. Schiller. Toutes ces intrigues décoivent et attriste A. P.Wagner au plus haut point. Un rayon de bonheur et de satisfaction surgit tout de même sur la voie ténébreuse de son destin. II est choisit parmi les artistes susceptibles de décorer le Théâtre national, appelé la « Chapelle d'or de la nation ». De plus A. P. Wagner est très apprécié par l'architecte Josef Sulc qui réalisa le projet du Musée national. C'est ce dernier qui le charge de créer les statues qui, aujourd'hui, décorent le Théâtre national.

Foudroyé par une crise cardiaque en pleine rue, Antonin Pavel Wagner quitta ce monde le 27 janvier 1895. Le grand sculpteur est enterré à Vienne.

L'historien d'art Jan Marius Tomes a redigé le plus de monographies et de livres d'art sur les Wagners. Malheureusement pour des raisons de santé l'historien, dont l'âge a dépassé les quatre-vingts dix ans, ne peut participer à mon émission.