Vaclav Havel et l'archevêque sud-africain Desmond Mpilo Tutu ont publié, lundi, une déclaration commune dans laquelle ils s'expriment sur le régime militaire répressif qui règne en Birmanie. A l'occasion du soixante et unième anniversaire de la dissidente birmane Aung San Suu Kyi, emprisonnée depuis bientôt onze ans, l'ancien président de la République tchèque et le prix Nobel de la paix ont invité le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une résolution à l'encontre du pays afin de venir en aide à l'opposition démocratique.
Photo: CTK
« Nous sommes conscients que la Birmanie n'est pas le seul problème ardent et que le monde est confronté à toutes sortes d'autres dangers. Mais avec l'irresponsabilité des positions internationales, les ambitions d'autres régimes dictatoriaux ou qui le sont presque grandissent également et avec elles leur sentiment d'impunité », écrivent Vaclav Havel et Desmond Tutu, demandant à l'ONU de « consacrer une attention conforme à la situation en Birmanie ».
Lundi, tandis que Aung San Suu Kyi, figure de proue de la dissidence birmane elle aussi récompensée du prix Nobel de la paix pour son action non-violente contre la junte militaire au pouvoir, célébrait son anniversaire en résidence surveillée dans son pays, des organisations non gouvernementales ont organisé différentes manifestations dans le monde entier. Ces manifestations visaient à attirer l'attention de l'opinion publique sur les violations des droits de l'homme en Birmanie.
Photo: CTK
A Prague, suite à une initiative de l'ONG tchèque « L'homme en détresse » en collaboration avec le Burma Centre Prague, un happening s'est tenu sur la place Venceslas, l'artère principale de la capitale. Ce happening a été intitulé « Une rose pour Aung San Suu Kyi et la Birmanie », la rose rouge étant le cadeau symbolique offert à la dissidente birmane pour son anniversaire. Environ une cinquantaine de personnes ont pris part au rassemblement, parmi lesquelles le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, la diplomatie tchèque soutenant officiellement l'opposition birmane. Récemment, trois millions de couronnes, soit un peu plus de 100 000 euros, ont ainsi été débloqués par Prague en faveur de réfugiés birmans en Thaïlande. Des petits groupes de manifestants se sont ensuite dispersés pour se rendre aux ambassades des treize pays représentés à Prague et membres du Conseil de sécurité de l'ONU, dont la France, afin de leur remettre une rose et l'appel de Vaclav Havel et de Monseigneur Desmond Mpilo Tutu.
