Architecture : la galerie Plato d’Ostrava parmi les finalistes du prestigieux Prix Mies van der Rohe
La Commission européenne et la Fondation Mies van der Rohe ont récemment dévoilé les sept finalistes du Prix d’architecture contemporaine de l’Union européenne - Prix Mies van der Rohe 2024. Le projet de transformation des anciens abattoirs d’Ostrava en une galerie d’art contemporain figure parmi les ouvrages retenus par le jury international.
C’est la toute première participation d’un projet tchèque à la phase finale de ce concours créé en 1988, portant le nom du célèbre architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe qui est d’ailleurs lié à la Tchéquie : il est en effet l’auteur de la Villa Tugendhat, achevée en 1930 à Brno, en Moravie du Sud, classée à l’UNESCO et connue pour son architecture révolutionnaire dans le monde entier. Mais pour découvrir l’ouvrage finaliste tchèque, il faut se déplacer plus au nord, en Moravie-Silésie.
C’est à Ostrava, chef-lieu de la région, que le studio d’architecture polonais KWK Promes de Katowice a reconstruit les anciens abattoirs du XIXe siècle, en service jusqu’en 1965, après le rachat du bâtiment délabré par la municipalité en 2016. Depuis deux ans, le monument classé est le siège de la galerie d’art contemporain Plato, devenu un des sites culturels les plus fréquentés d’Ostrava.
Les architectes sont parvenus à conserver le caractère original du bâtiment en briques teintées, tout en inventant un système assez particulier de portes orientables qui ouvrent les salles d’exposition directement sur l’extérieur. Cela offre aux artistes et aux conservateurs de nouvelles opportunités d’exposition, comme l’a expliqué, au moment de l’inauguration de la galerie, Marek Podzemný, directeur de l’entreprise de construction qui a rénové les anciens abattoirs :
« Il s’agit d’un élément spécifique qui a nécessité la synergie de toute une équipe de spécialistes. Vous pouvez voir ici des portes tournantes qui séparent les différentes salles d’exposition. Nous les appelons portes, mais ce sont en fait des murs. Six murs tournants remplacent ainsi les portes d’origine. Il y a d’énormes fosses en-dessous qui contiennent des moteurs et la technologie qui fait tourner la construction sur laquelle les murs sont suspendus. »
Cinq salles d’exposition ont été aménagés sur 1 300 mètres carrés, tandis qu’un jardin de 900 mètres carrés, qui devrait être prochainement aménagé, entoure le bâtiment. Ce n’est pas le seul projet de la galerie : celle-ci accueillera, cette année, ses premiers artistes dans le cadre des séjours de résidence.
Le Prix d’architecture contemporaine de l’Union européenne est décerné, tous les deux ans, à des projets qui, selon les organisateurs, « peuvent devenir des modèles pour les autorités municipales d’autres villes européennes, car ils créent des environnements de vie inclusifs et de haute qualité. »
Sur les 362 projets nominés, 40 projets avaient été retenus par le jury. Parmi les sept finalistes figurent, outre la galerie tchèque, le couvent Saint-François à Sainte-Lucie-de-Tallano en Corse, la bibliothèque Gabriel García Márquez à Barcelone, un espace urbain dans le sud de la Suède, ou encore le bâtiment innovant du campus de l’Université technique de Braunschweig en Allemagne.
Les gagnants seront annoncés à la mi-avril. La cérémonie de remise des prix aura lieu le 14 mai prochain au pavillon Mies van der Rohe de Barcelone, lors d’un événement qui comprendra des conférences données par les auteurs des œuvres lauréates et finalistes et des rencontres avec des architectes.
En lien avec la visite, tenue secrète, des membres du jury, la galerie Plato d’Ostrava a prolongé, jusqu’au 17 mars, son exposition à succès sur la coexistence des hommes et des animaux dans la ville, conçue par l’artiste Eva Koťátková et la commissaire Edith Jeřábková.
