Avec le début de leur dérégulation les loyers augmenteront plus que prévu

En décembre 2005, la Chambre des députés a adopté la loi sur la dérégulation des loyers en Tchéquie. Cette dérégulation devait entrainer une hausse des loyers de 14,2 % par an entre 2007 et 2010. Après, les loyers seraient pratiquement libres et dépendraient du marché, de l'accord entre le propriétaire et le locataire.

Le ministère de l'Aménagement du territoire vient d'annoncer que les loyers n'augmenteront pas de 14,2 %, mais de 19,2 % en moyenne. Dans certaines localités, la hausse sera bien plus élevée, comme par exemple dans le 1er arrondissement de Prague ou à Karlovy Vary, où elle dépassera même les 30 %. Pourquoi une augmentation plus élevée que prévu ? Parce que le montant des loyers est basé sur le prix des logements et celui-ci dépend du marché de l'immobilier, comme l'explique d'ailleurs le ministre de l'Aménagement du territoire, Radko Martinek :

« Cela découle de la loi et le ministère est tenu de publier au 1er juillet, l'information correspondante. Nous nous sommes basés sur les statistiques du ministère des Finances et nous avons utilisé la moyenne des prix des logements dans les trois dernières années. »

Quartier pragois de Vinohrady
Les prix des logements auraient-ils tellement augmenté entre 2003-2004 (années de référence qui fixaient la hausse des loyers à 14,2 %) et 2003-2006 ? Non, mais pour ces trois dernières années, le ministère des Finances ne prend plus en compte le prix des logements appartenant aux municipalités et vendus à bas prix aux locataires, dans le cadre de la privatisation. Il se base seulement sur les prix du marché de l'immobilier. La dérégulation des loyers concerne les locataires de 760 000 logements, environ un cinquième de la totalité des logements en Tchéquie. Quelles sont les réactions ? Du côté des propriétaires d' immeubles de location, on grogne toujours, la hausse des loyers ne suffirait pas encore à couvrir leurs dépenses. Du côté des locataires, le président de leur association, Stanislav Krecek admet que la hausse est conforme à la loi, mais que beaucoup de personnes vont se retrouver dans des situations difficiles et que l'Etat devra débourser plus de moyens financiers pour compenser cette hausse aux personnes dont le loyer représenterait plus de 30 % du salaire.