Barbet Schroeder : Faire des films, c’est comme des histoires d’amour

Barbet Schroeder, photo: CTK

Ce lundi, c’était la journée Barbet Schroeder au festival Febiofest qui bat son plein à Prague. «More», «Le mystère von Bülow», «Barfly» - tels sont les films que le réalisateur français est venu présenter au public pragois. Il a amené aussi son dernier opus, «Inju, la Bête dans l’ombre», une œuvre insolite, complexe et étrange dont il a parlé aussi au micro de Radio Prague.

Barbet Schroeder,  photo: CTK
«Inju est mon dernier film, réalisé au Japon, dont je suis très fier. Je suis très content d’être là pour le défendre. Pour moi c’est un de mes meilleurs films. Je pense que c’est une forme d’aboutissement de mon travail.»

Pouvez-vous présenter ce dernier film un peu plus à nos auditeurs ?

«Il s’agit de l’histoire d’un écrivain français qui s’est beaucoup inspiré d’un écrivain japonais et qui va, pour la sortie de son film, au Japon. Il se trouve dans une situation difficile car l’écrivain japonais est un personnage mystérieux et maléfique qui n’apprécie pas du tout qu’on vient le provoquer sur son propre terrain et qui donc a décidé de se venger. Et le film est un peu l’histoire de cette vengeance. »

Etait-ce difficile pour vous de faire un film au Japon?

'Inju,  la Bête dans l’ombre'
«Mais c’était difficile de faire un film extrêmement compliqué sur le plan de la construction. Il s’agit d’un film puzzle dans lequel tous les éléments doivent être soigneusement pensée à l’avance. Et donc si l’on additionne cette première difficulté avec la deuxième difficulté de travailler au Japon, par mon choix, ave uniquement une équipe japonaise et donc avec des interprètes, ça fait beaucoup de difficultés. Je dois dire que pour moi c’est le film pour lequel j’ai dépensé le plus d’énergie dans ma vie. Je suis très heureux, parce qu’il n’y a rien dans le film qui ne soit pas comme je le voulais. D’habitude on peut aussi dépenser beaucoup d’énergie et ne pas arriver à ce qu’on veut. Tandis que là, j’ai réussi tout ce que je voulais, donc je suis très heureux.»

Febiofest est un peu différent des autres festivals du film. Aimez-vous ce genre de festival?

«Plus qu’un festival, c’est une exposition de films. Le festival de New York est aussi un peu comme ça. On prend les meilleurs films de l’année, disons, on les amène et on les expose. Et donc ce sont les festivals qui sont plus pour le public que pour les metteurs en scène. Les metteurs en scène viennent pour quelques jours et disparaissent et ils n’ont pas vraiment l’occasion de faire partie d’une petite ville où il y a un événement. C’est différent, ici c’est une grande ville où il y a un événement. Pour le public.»

'Barfly'
Avez-vous eu déjà les contacts avec le public ? Comment vos films ont-ils été reçus par le public pragois?

«Jusqu’à présent j’ai été très heureux des réactions du très haut niveau dans les discussions à la fin de chaque film. J’ai été très content. Oui. »

Vous avez réalisé des films dans différents pays du monde, n’avez-vous pas envie de faire un film en République tchèque?

«Bien sûr, mais ce sont toujours des textes qui me font démarrer et je n’ai pas de scénario, ni de textes. C’est un long travail. C’est comme des histoires d’amour, ça ne se fait pas du jour au lendemain.»