L'affaire de la fuite d'un patron suspecté de fraude et d'association de criminels, lors de la perquisition à son domicile pragois a jeté le doute sur la crédibilité de la police.
Radovan Krejcir, photo: CTK
L'arrestation, le week-end dernier, du milliardaire Radovan Krejcir et de l'ancien chef de la société énergétique, administrée par l'Etat, Cepro (carburants), Martin Pechan, fait partie de l'enquête menée à la suite de la plainte déposée par la société Tukovy prumysl (graisses). Une affaire assez ténébreuse, dans laquelle le milliardaire Krejcir jouerait l'un des premiers rôles : fraude, association de criminels et même préparatif à un meurtre commandité. C'est ce dont les policiers soupçonnent Radovan Krejcir. L'enquête a conduit à la perquisition, le week-end dernier, au domicile de ce dernier, dans un quartier résidentiel de Prague. Arrêté, les menottes aux mains, Krejcir était présent. Au bout d'un certain temps, il a demandé à aller aux toilettes. Il s'y est rendu, accompagné d'un policier. Que s'est-il passé ? Pourquoi le policier lui a-t-il enlevé les menottes ? Pourquoi a-t-il fermé la porte des toilettes ? Krejcir a réussi à s'échapper en sautant par la fenêtre et a pris la fuite dans sa propre voiture ! D'après le ministre de l'Intérieur, Frantisek Bublan, ce dernier fait laisse à penser que la fuite de Krejcir était préparée à l'avance, car soupçonné de machinations financières, il avait déjà pris la fuite dans le passé. Krejcir était réputé très prudent et sa maison était une véritable forteresse. Bavure policière ou corruption dans les rangs de la police, le ministre de l'Intérieur, Frantisek Bublan, affirme :
Ministre de l'Intérieur Frantisek Bublan
« On tirera les conséquences de cette affaire, probablement au niveau de la responsabilité de la police. Il est aussi probable que des changements seront effectués au sein du corps de police qui est intervenu lors de cette opération. »
Encore selon le ministre de l'Intérieur, Radovan Krejcir aurait réussi à passer à l'étranger. Les indices indiquent qu'il a certainement bénéficié de l'aide d'un complice, son concierge. De nouveau, la question se pose : pourquoi les policiers de la Brigade d'intervention rapide ont-ils laissé Krejcir parler avec son concierge ? Une affaire qui fait ombrage à la police, surtout dans le cas d'une bavure d'un membre d'un corps d'élite comme la Brigade d'intervention rapide. Plus grave serait encore l'hypothèse selon laquelle, Krejcir disposant de bonnes relations un peu partout, aurait réussi à corrompre les services de police et préparer sa fuite, encore avant la perquisition à son domicile. Affaire à suivre.