Le chef de la police quitte ses fonctions suite à "l'affaire Krejcir"
Jiri Kolar, président de la police tchèque depuis sept ans, a démissionné après la mystérieuse évasion d'un homme d'affaires millionnaire.
Il est l'homme qui a tenu le plus longtemps à la tête de la police nationale depuis la chute du régime. Jiri Kolar, membre du Parti communiste tchécoslovaque de 1982 à 1989, aura servi sous trois différents ministres de l'Intérieur, tous membre d'un gouvernement dirigé par le Parti social-démocrate. Nommé par Vaclav Grulich alors qu'il était directeur de la police de Moravie du sud, il travaillera avec Stanislav Gross puis avec l'actuel ministre, Frantisek Bublan.
Experts et médias s'accordent aujourd'hui pour dire que le début de son mandat a été fructueux. La police du pays a été restructurée : La police criminelle, des bureaux d'enquête ainsi qu'une unité anti-corruption et une brigade financière ont été créés. Jiri Kolar a même pu annoncé une baisse de la criminalité depuis deux ans, vols mis à part, et il dirigeait déjà les forces de l'ordre lors de grands sommets internationaux comme le réunion du FMI ou celle de l'OTAN, qui se sont déroulés à Prague sans incidents majeurs.
La première affaire qui a porté atteinte au prestige de Jiri Kolar fut celle des époux Stodola, une affaire de meurtre dans laquelle la police a plus que cafouillé. Puis surgit l'affaire Koristka, du nom d'un député qui accusait de tentative de corruption le Parti civique démocrate, une affaire qui a levé le voile sur le nombre croissant de lignes téléphoniques mises sur écoute, un problème qui a incité le chef de l'Etat à réclamer la tête de Jiri Kolar, également très mal à l'aise à cause des révélations sur un gang dont certains officiers de police étaient des membres actifs.
Mais c'est l'affaire Krejcir qui a finalement poussé Kolar vers la sortie. Ce simulacre de perquisition, qui a permis à un millionnaire de prendre la fuite malgré les forces en présence n'a pas été du goût du Premier ministre, qui a placé le chef de la police devant ses responsabilités. Jiri Kolar a obtempéré et démissionné en juin dernier. Son mandat prend officiellement fin lundi prochain.
La suite pour cet homme de 52 ans? Peut-être la diplomatie, et plus précisément le poste d'attaché de police à l'ambassade tchèque de Bratislava.« Je pense que ce poste est digne de sa position et qu'il pourra très bien assumer cette tâche », a indiqué Frantisek Bublan.
L'un des principaux candidats à la succession de Jiri Kolar est l'actuel sous-directeur de la police, Vladislav Husak. Le mandat du prochain président de la police tchèque ne commencera pas en douceur ; il lui faudra rapidement redorer l'image des forces de l'ordre, une image ternie par l'intervention contre la CzechTek et le tapage médiatique qui a suivi et suit toujours.