Boris Eltsine restera pour la République tchèque un des symboles de la chute du régime totalitaire en Russie
Celui qui a mis fin à l'URSS et instauré la démocratie, tel est le legs principal que les médias et les politiciens tchèques actuels et anciens reconnaissent à Boris Eltsine, ex-président russe, décédé lundi à l'âge de 76 ans.
« D'une part, un politicien qui a initié la chute de l'URSS, qui a interdit le parti communiste, qui a créé les conditions à la création d'instituts démocratiques, de l'autre, un homme dont la conscience a été hypothéquée par la décision de l'ouverture de la première guerre en Tchétchénie. »
« La Russe enterre en hâte son ancien président », titre en une le quotidien Lidove Noviny de ce mercredi, en écrivant que le Kremlin n'a invité aux obsèques que les politiciens « vérifiés. » Impossible donc de trouver ceux qui ont aidé Eltsine dans son combat contre le totalitarisme : ainsi, le nom de l'ex-président tchèque Vaclav Havel ne figure pas sur la liste des invités. Pourtant, Boris Eltsine a rendu visite à Vaclav Havel en 1993, en tant que premier président de la Russie démocratiquement élu.
A cette occasion, il avait déclaré que l'invasion soviétique de la Tchécoslovaquie en 1968 avait été une agression. Et le quotidien Lidove noviny de mentionner que parmi les invités aux obsèques ne figure pas non plus le président Vaclav Klaus, bien qu'il entame, ce jeudi, une visite chez Vladimir Poutine à Moscou.Dans son télégramme de condoléances adressé à ce dernier, Vaclav Klaus écrit que Boris Eltsine restera pour lui et la République tchèque l'un des symboles de la chute du régime totalitaire en URSS, celui qui a eu le courage de proclamer, pour la première fois en l'espace de 73 ans, des élections parlementaires libres en Russie. Dans sa lettre de condoléances, le chef du cabinet tchèque Mirek Topolanek rappelle que c'est Boris Eltsine qui, lors de sa visite à Prague en août 1993, a signé avec la République tchèque l'accord d'amitié et de coopération.