Chanteur aimé des Tchèques aussi, Charles Aznavour est mort à l’âge de 94 ans
Légende de la chanson française, Charles Aznavour est mort ce lundi 1er octobre à l’âge de 94 ans. S’il ne s’est pas produit si souvent que cela en République tchèque, ses plus grands succès sont aussi connus des Tchèques, en tout cas, d’une certaine génération. En mars dernier, il était à Prague deux ans après son tout premier concert dans la capitale tchèque. Dans le cadre du festival du film Febiofest, il avait été distingué par un prix Kristián pour l’ensemble de son œuvre puisque le chanteur français d’origine arménienne a aussi eu une carrière d’acteur. Avant sa venue à Prague, il avait accordé à la Radio tchèque un entretien exclusif dont nous publions à nouveau quelques extraits.
Il se rend toutefois, comme des milliers de Tchécoslovaques, à l’enterrement du jeune étudiant avant de repartir pour la France. Lors de ce séjour express, il trouvera aussi le temps de rencontrer une autre légende qu’il admire, le coureur Emil Zátopek. Au micro du correspondant de la Radio tchèque à Paris, Jan Šmíd, il s'était souvenu au printemps dernier :
« Quand on commençait quelque chose il fallait le finir : nous avions tous deux cela en commun. Il était un monstre de travail. Je suis également un monstre de travail. Donc cela fait deux choses en commun. Il a été charmant, et je pense que j’ai été gentil aussi ! »
Après ce concert annulé, il faudra attendre 1978 et un concert à Bratislava, pour que le public tchécoslovaque puisse profiter des chansons les plus populaires de Charles Aznavour.
Presque jusqu'au dernier moment, il a continué de donner des concerts dans le monde entier, quand bien même son dernier concert praguois était censé faire partie d’une tournée d’adieux.
S’il a fait l’acteur à de nombreuses reprises, c’est la scène, la chanson qui ont continué de le faire vibrer jusqu'à ses derniers instants. Interrogé sur les origines de son inspiration, lorsqu’il composait un texte, il avait répondu au micro de Jan Šmíd :« J’aime écrire ce que les autres n’écrivent pas. Je ne veux pas dire la même chose que les autres mais autre chose. Je veux mettre le client en face de moi face à la réalité. J’écris la réalité pour qu’on la comprenne. Ce qui m’intéresse c’est ce que je peux dire de dur, de fort, qui dérange les gens, qui viole les gens. Ou on sait cerner une idée, ou pas. Une même phrase fait dire des choses différentes à des auteurs différents. Je travaille beaucoup, j’écris beaucoup. Ce que je préfère dans mon métier ce n’est ni chanter, ni faire la comédie, mais écrire. C’est mon vrai bonheur. »
Un bonheur que cet infatigable saltimbanque a partagé avec le public pragois en mars dernier, avec ses compositions les plus connues et certaines plus récentes.