Chiffres alarmants sur la prostitution enfantine

La prostitution enfantine serait plus répandue en Tchéquie qu'on ne le pensait. C'est ce qui ressort, pour le moins, d'un sondage dont les conclusions sont tout à fait alarmantes. Jarka Gissübelova.

Un garçon sur dix et une jeune fille sur cinq ont leur propre expérience d'avoir été arrêtés dans la rue par une personne leur demandant des services sexuels contre une récompense financière ou autre. 16% des garçons et 4% des jeunes filles admettent la situation où la prostitution serait pour eux un moyen de gagner de l'argent. 38% seulement des écoliers interrogés considèrent la prostitution comme un acte criminel. Voilà les résultats d'un sondage effectué parmi un millier d'écoliers de 14 à 15 ans. Selon Eva Vanickova, chef des recherches de la faculté de médecine de l'Université Charles de Prague, entrer dans la prostitution à cet âge-là est, pour l'enfant, souvent fatal. La personnalité en sera marquée pour la vie. Il est presque sûr que l'enfant recourra à la drogue et aura une vie gâchée, précise-t-elle.

Mercredi dernier, la police a pour la première fois confirmé que la prostitution enfantine était une "industrie" florissante dans la région de Cheb et de Sokolov, en Bohême occidentale. Lors d'un ratissage dans des clubs érotiques et des appartements privés, la police a arrêté dix personnes offrant des enfants aux étrangers. Pour l'instant, on manque de chiffres exacts sur cette nouvelle industrie. Le nombre d'enfants jetés dans la prostitution est évalué par des spécialistes à plusieurs centaines par an. La principale clientèle - des touristes étrangers. Les services sexuels sont bon marché, le danger du sida n'est pas grand, mais surtout, l'Etat ne procède pas comme il faut. La prostitution enfantine est toujours considérée comme un phénomène marginal. Des spécialistes réunis pour la première fois, mercredi, à un séminaire, sont d'accord que des enfants livrés à la prostitution se recrutent parmi les enfants ayant déjà fait l'objet d'abus sexuels. Les conclusions du sondage sont alarmantes et en disent long sur le niveau de l'éducation des enfants tchèques, soulignent-ils.