Clarinet Factory – vingt ans de Works & Reworks
Clarinet Factory est un quartet de clarinettistes possédant une longue histoire. Ses musiciens, qui jouent ensemble depuis vingt ans, ont déjà sorti cinq albums et viennent de produire leur sixième intitulé Works & Reworks. Ce double CD, enregistré chez Supraphon, contient non seulement une sélection de leurs meilleures mélodies et quelques bonus, mais aussi douze reprises de leurs morceaux écrits par des artistes étrangers.
« Nous nous connaissons depuis 20 ans. Nous avons tous étudié à Pardubice et sommes ensuite venus à Prague pour nos études de clarinette. C’est à cette époque-là que nous avons commencé à jouer ensemble. Nous interprétions tout d’abord des arrangements de musique classique, puis avec le temps, nous nous sommes un peu détachés des notes, et ce surtout grâce à la coopération avec la chanteuse de jazz Jana Koubková qui a révolutionné le système que nous ‘utilisions’ jusqu’alors. Elle nous a dit de jeter nos notes et d’improviser. Et même si nous avons été très réticents au début, l’idée a mûri en nous et nous nous sommes mis à écrire nos propres morceaux. Et bien que nous jouions tous dans des orchestres, nous écrivons aussi nos propres chansons. C’est un travail très créatif qui nous permet de décompresser. »
Les autres membres du groupe sont eux aussi actifs dans d’autres ensembles et orchestres. Ainsi, Jindřich Pavliš est clarinettiste à PKF - Prague Philharmonia, Luděk Boura est membre de l’Opéra national et Petr Valášek fait partie du légendaire Orchestre de Karel Vlach.
Après le changement radical de son style et son évolution vers plus d’improvisation et la création de ses propres morceaux, le quartet a sorti deux albums en coopération avec la chanteuse Lenka Dusilová - « Eternal Seekers » (« Les chercheurs éternels ») en 2008 et « Out of Home » (« Hors la maison ») en 2010. La chanson « Tango » provient de ce dernier CD.Suit le morceau expérimental « Jedeš do Ameriky » (« Tu vas en Amérique »), mais avant cela, écoutons Vojtěch Nýdl. Il explique à quel point la coopération avec différents artistes et les voyages marquent le style de Clarinet Factory :
« Nous coopérons beaucoup avec d’autres artistes, ces coopérations nous tiennent très à cœur car elles nous aident à faire évoluer notre style. Parmi tous ceux qui ont joué avec nous, nous pouvons citer Jana Koubková, Lenka Dusilová ou Beáta Hlavenková. Le percussionniste Alan Vitouš joue avec nous si souvent qu’il est pratiquement devenu le cinquième membre du groupe. Et puis au-delà de ces coopérations fructueuses, notre style est façonné par nos voyages. Je pense que notamment notre voyage en Afrique nous a influencés. »
« Měsíční zem » (« La terre de la lune ») figure sur le nouvel album « Works & Reworks ». C’est une chanson de Clarinet Factory qui n’a encore jamais été enregistrée. Le second volet de cet album est composé de « Reworks », c’est-à-dire de refontes des morceaux de Clarinet Factory. C’était là l’idée du musicien et producteur Josef Sedloň : s’adresser à des artistes d’un peu partout dans le monde pour qu’ils créent ces refontes. Nous en écoutons un extrait : « L’Amour » refait par un groupe alternatif grec, Hior Chronik.A la recherche de reflets français dans la production de Clarinet Factory, Vojtěch Nýdl admet avoir étudié pendant un certain temps avec Jindřich Pavliš au Conservatoire National Supérieur de Paris. Il invite également les auditeurs à découvrir la refonte de leur mélodie « Vltava », du nom de la rivière qui traverse Prague, fruit du travail du musicien français Sylvain Chauveau.
Les auditeurs attirés par le style musical de ce quartet peuvent également se rendre aux spectacles du groupe de danse VerTeDance « Korekce » (« Correction ») que Clarinet Factory accompagne en direct. Ensuite, les amateurs apprécieront certainement le concert qui se tiendra dans une carrière inondée à ciel ouvert et promet une expérience particulièrement émouvante. Ce concert se tient traditionnellement en juin en Bohême centrale. C’est avec cette invitation et sur les notes de la dernière mélodie-refonte, « Birdsong » (« La chanson de l’oiseau ») du musicien tchèque Floex, que s’achève ce dimanche musical.