Claude Lelouch est venu à Prague avec « Le courage d'aimer », un film sur « ceux qui ont de mauvaises cartes dans la vie »

Claude Lelouch, photo: CTK

Le réalisateur français Claude Lelouch est venu, en fin de semaine dernière, à Prague : son nouveau film « Le courage d'aimer » a inauguré la 13e édition du festival international du film, de la vidéo et de la télévision, Febiofest. Récompensé, lors de l'ouverture du festival, pour sa contribution exceptionnelle au cinéma mondial, Claude Lelouch a ensuite présenté au Febiofest une mini-rétrospective de son oeuvre. Trois films issus de sa très riche filmographie ont été choisis : « Edith et Marcel », « Il y a des jours... et des lunes », et, évidemment, son film le plus connu des Tchèques, « Un homme et une femme ». Projeté, entre autres, en Italie et aux Etats-Unis, « Le courage d'aimer » sortira dans les salles tchèques le 27 avril prochain. Quel a été l'accueil du film hors de l'Hexagone ? Claude Lelouch au micro de Guillaume Narguet.

Claude Lelouch,  photo: CTK
« Pour l'instant formidable, très bien. Mes films ont toujours un accueil très différent par rapport à la France. C'est comme si je faisais deux films différents. Je suis toujours intéressé de voir l'accueil sur le territoire d'origine et sur le reste du monde. Mes films sont plus exotiques pour les étrangers que pour les Français. »

« Le courage d'aimer » traite des autodidactes, des outsiders, des héros qui vous sont proches, que vous aimez... Pourquoi avoir choisi ce thème-là et ces personnages-là ?

« Parce que j'aime bien le poker et qu'au poker on peut gagner même avec un mauvais jeu. J'aime, dans la vie, les gens qui n'ont pas les bonnes cartes. C'est ceux-là qui m'intéressent et que j'ai essayé de tourner toute ma vie. C'est comme aux courses : le favori ne m'intéresse pas. La vie est très injuste dans sa distribution des cartes. Je suis toujours ravi quand ces injustices sont compensées par des talents personnels. C'est vrai que c'est plus dur de jouer au poker avec une paire de sept qu'avec un carré d'as. Eh bien, les gens sur lesquels je me focalise sont ceux qui ont des paires de sept. »

Lors de la conférence de presse, on vous a demandé d'évoquer votre carrière et vous avez dit : « J'ai passé ma vie à inventer ma vie ». Au-delà du jeu de mots, qu'est-ce que cela veut dire ?

« Je pense que la vie, c'est comme faire du bateau. Il faut être très attentif à la météo et c'est difficile de faire des prévisions à long terme - c'est quelque chose que je n'ai jamais su faire. Donc j'essaie de m'adapter et je m'adapte de plus en plus aux moments qui passent. J'invente ma vie au fur et à mesure que je la fais. Je fais de moins en moins de projets... Enfin, j'en ai des projets ! J'ai énormément de projets dans ma tête, mais je sais qu'il y en a plein qui ne vont pas arriver au bout. C'est comme les spermatozoïdes, il en faut des milliards, pour qu'il y en a un qui arrive...Je suis un peu comme ça. »

'Le courage d'aimer'
Serez-vous également à Karlovy Vary, cet été, pour le Festival international du film ?

« Ecoutez... Il en était question à un moment donné, mais comme je présiderai sûrement le festival à Moscou, ça ferait un doublon, donc je pense que je ne serai pas à Karlovy Vary. »

Donc cette fois, vous devez profiter pleinement de Prague à l'occasion de ce Febiofest.

« Voilà, j'en profite pleinement, totalement. »

Auteurs: Guillaume Narguet , Magdalena Segertová
lancer la lecture