Des chercheurs sud-coréens ont réussi, pour la première fois, à produire par clonage un embryon humain et à en tirer des cellules souches embryonnaires génétiquement identiques à la personne clonée. Quelles sont les réactions en République tchèque ?
Les chercheurs sud-coréens insistent sur le fait que ce clonage n'a pas été réalisé pour obtenir un enfant, mais à des fins thérapeutiques pour produire des cellules souches pluripotentes, c'est à dire capables de produire différents types de cellules différenciées conduisant à la formation de tous les tissus de l'organisme humain. Un grand pas dans la science et la médecine car, théoriquement, ces cellules pourraient être utilisées pour créer des « pièces de rechange », dans le traitement des maladies comme le diabète, l'Alzheimer ou même le cancer ou des suites de graves accidents. Ce succès suscite, naturellement, des réactions diverses dans le monde. En Tchéquie, le premier véritable clonage humain fait la une de toute la presse de ce vendredi. Les quotidiens publient les réactions de diverses personnalités comme, par exemple, celle d'un grand patologue tchèque, Frantisek Koukolik : « Je serais contre le clonage d'êtres humains du type de la brebis Dolly, mais si l'on veut utiliser le clonage pour obtenir des cellules souches embryonnaires pour le traitement des maladies, je serais pour ». Du côté du clergé catholique, on reste en attente, comme le dit Daniel Herman, porte-parole de la Conférence épiscopale tchèque : « C'est une question fondamentale. Les experts du Vatican l'étudient, et il faut attendre l'opinion du Saint-Siège ». Karel Kühnl, député du parti de droite, l'Union de la liberté, déclare que le premier clonage humain ne lui fait pas tellement plaisir. Et le monde scientifique tchèque ? Laissons la parole à un spécialiste du clonage, le biologiste Josef Fulka :
« Naturellement, comme toute chose, il y a les deux faces de la pièce, le côté positif et le côté négatif. Le positif, c'est que grâce à cette méthode, on pourrait créer des cellules qui pourraient être utilisées pour le traitement de maladies, jusqu'à maintenant incurables, ou pour soigner les conséquences d'accidents graves. C'est à dire que là où il est impossible d'intervenir, cela deviendrait possible. C'est une chose. La seconde, c'est le côté négatif. Il y a eu des tentatives qui devraient conduire au clonage de l'être humain. Je pense que la publication d'une sorte de mode d'emploi du clonage, dans le magazine Science, pourrait conduire des individus irresponsables à tenter une telle expérience ».
Et l'état du clonage en Tchéquie ? Certaines expériences ont été pratiquées sur le porc, et il n'existe aucune norme juridique sur le clonage.