Comité Helsinki : les droits de l’Homme continuent à se détériorer en République tchèque
La situation des Roms en République tchèque est un sujet toujours délicat. Amnesty International ou le Service de renseignement de sécurité (BIS) ont averti à plusieurs reprises de la discrimination dont ils sont les victimes dans le pays. Et plus récemment, le Comité Helsinki tchèque a publié un rapport annuel sur le la question. On y lit que les attaques, qu’elles soient verbales ou physiques, contre la communauté rom sont de plus en plus nombreuses. D’autant plus que les sentiments haineux à l’encontre des Roms ne seraient plus seulement l’apanage des extrémistes.
Chargée des droits de l’Homme au sein du gouvernement, Monika Šimůnková, confirme cette aggravation du sentiment anti-rom, mais affirme que des mesures ont bel et bien déjà été prises depuis l’été. Monika Šimůnková :
« Dès le mois d’août de cette année, j’ai immédiatement convoqué un groupe de travail afin de trouver une solution à ces émeutes sociales, et auquel a également participé le nouveau ministre des Affaires sociales du cabinet intérimaire. Nous avons défini huit points, qui devraient être étudiés au niveau gouvernemental le plus rapidement possible, afin que la situation ne se détériore pas davantage. Une de ces mesures est la mise en place immédiate d’un système de logement social. Et puis ce qui est important d’après moi, c’est de réfuter les mythes et des rumeurs fausses concernant les Roms, qui circulent sur Internet, et qui ont un grand potentiel pour accentuer le sentiment anti-rom. »Si les progrès ne sont pas souvent mis en relief, Monika Šimůnková souligne qu’il y en a, et ce notamment grâce à l’Agence pour l’intégration sociale, qui opère déjà dans plusieurs localités. Anna Šabatová énumère certains éléments qui pourraient contribuer à améliorer la situation des Roms. Anna Šabatová :
« Je vois deux directions à prendre. D’une part, il faut améliorer la politique sociale, les lois concernant les logements sociaux, augmenter le salaire minimum, empêcher la discrimination, protéger les Rom contre cette discrimination pour que l’on n’abuse pas d’eux, en les envoyant dans des centres d’hébergement par exemple, et pour que les enfants puissent aller normalement à l’école etc. La seconde direction concernerait un changement d’attitude des partis politiques. »
Monika Šimůnková affirme que la priorité est de résoudre le problème du logement social, une question qui devrait être abordée d’ici à octobre. Selon le Comité Helsinki, des centres d’hébergements louent des logements de très mauvaise qualité, souvent des chambres sans cuisine ou sans installations sanitaires, mais dont le loyer est souvent supérieur à la valeur locative du marché. Le manque de prise de position claire de la part des hommes politiques face à ces problèmes participerait de la prolifération des sentiments haineux.