Constitution d’une association internationale rom pour lutter contre l’extrémisme
L’adoption d’un ensemble de mesures pour améliorer les conditions sociales et économiques des Roms, et la constitution de l’Association des initiatives civiques rom d’Europe pour lutter contre l’extrémisme de droite : telles sont les deux grandes conclusions de la conférence internationale rom qui s’est tenu le week-end dernier à Mělník près de Prague.
L’objectif de cette conférence de 3 jours était de définir une attitude commune pour promouvoir l’éducation et l’emploi des Roms, et pour améliorer leurs conditions de logement. Le principe du projet adopté, qui devait être avantageux pour tout le monde, est le suivant : Plus tôt on tente d’apporter des solutions à ces questions, plus importantes seront, à l’avenir, les économies réalisées par l’Etat. A l’heure actuelle, en effet, la majorité de la population rom ne travaille pas et touche les allocations chômage. Plus de la moitié de la population rom adulte a fréquenté l’école spéciale ou n’a pas terminé l’école primaire. Beaucoup de Roms vivent toujours dans des ghettos. Selon l’auteur du projet d’intégration sociale et économique des Roms, Ivan Veselý, l’investissement annuel placé par l’Etat tchèque et cofinancé par les fonds européens ne dépasserait pas la somme de 74 millions d’euro, et d’ici à 10 ans, il pourrait porter ses fruits : moins de Roms dépendraient des allocations sociales, et ceux qui auraient un emploi pourraient commencer à payer leurs impôts :
« Nous pensons pouvoir défendre ce projet avec le gouvernement tchèque auprès des organes européens à Bruxelles. »La plus grande partie de ces moyens serait destinée au logement et à la liquidation des ghettos. Le reste à l’instruction et les cours de requalification. Les allocations sociales ne seraient plus versées qu’à ceux qui recherchent activement un emploi.
Le deuxième résultat de la conférence internationale rom est la constitution de l’Association des initiatives civiques rom d’Europe dont le but est de lutter contre la montée de l’extrémisme de droite. Ivan Veselý, élu à sa tête, explique en quoi consistera cette collaboration : en un procédé commun contre les néonazis tchèques qui vont manifester en Slovaquie et vice versa :
« Nous pouvons facilement nous mobiliser, pour aller par exemple à Bratislava, en cas de manifestations de néonazis, et pour apporter un soutien moral et effectif aux Roms slovaques. Nous pouvons réunir une cinquantaine, voire une centaine de personnes, autant qu’il le faudra. »
Comme le complète encore Ivan Veselý, cette aide des Roms tchèques et slovaques pourrait s’étendre à l’avenir également à la Hongrie.