Crise israélo-palestinienne: comment réagissent les Tchèques?
Comme partout dans monde, la crise au Proche-Orient entre Israël et la Palestine occupe les premières pages des principaux quotidiens tchèques. Guillaume Narguet vous propose une petite revue de presse.
La controverse, qui s'est installée autour de la proposition d'exil faite par le Premier ministre israélien Ariel Sharon à Yasser Arafat, ainsi que la poursuite des opérations militaires sur les territoires palestiniens sont les sujets les plus fréquemment repris par l'ensemble de la presse tchèque.
Le journal Pravo y consacre une page entière, dans laquelle on retrouve aussi la réaction du Premier ministre tchèque, Milos Zeman qui, de Chicago, a exprimé sa compréhension envers la lutte israélienne contre les infrastructures terroristes, tout en rajoutant qu'il condamnerait l'Etat hébreu pour toute éventuelle intention de réduire à néant le peuple palestinien. Pravo note, également, que la position américaine s'avère pour les Européens difficilement compréhensible. Car si, comme Zeman, Bush comprend la nécessité pour Israël de se défendre des attentats, ce n'est que du bout des lèvres qu'il appelle Tel-Aviv à emprunter une voie menant vers la paix. Soit un discours quelque peu déroutant, puisque la Maison blanche recherche toujours des soutiens dans le monde arabe contre l'Irak.
L'Irak, et l'invitation lancée aux pays arabes par son président Saddam Hussein à cesser de fournir l'Ouest en pétrole dans le but d'obliger l'armée israélienne à se retirer des territoires palestiniens, font l'objet, quant à eux, de l'attention de Hospodarske Noviny. Mais, en dehors de l'Iran qui n'exclut pas la possibilité d'un embargo, la majorité des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ont émis de sérieuses réserves, faisant notamment remarquer que sans les pétrodollars, il leur deviendrait impossible d'aider leurs frères palestiniens. Rôle de protecteur dont Saddam Hussein, en quête de popularité au sein du monde arabe, s'efforce de s'acquitter de son mieux par son aide financière substantielle aux familles palestiniennes des auteurs d'attentats-suicides.
Enfin, si Lidove Noviny laisse en première page la place à un commentaire comparant Yasser Arafat à une pomme de terre brûlante que personne ne tient à garder entre les mains, principalement du fait des discordances, au sujet de son exil, entre Ariel Sharon et les ministres israéliens de la Défense et des Affaires étrangères, Mlada fronta Dnes offre, lui, ses colonnes à l'écrivain israélien Amos Oz qui évoque deux guerres au Proche-Orient. La première, légitime, celle des Palestiniens, pour la liberté et le droit à un Etat indépendant, et la seconde, illégitime, la Guerre sainte, menée par le monde arabe dans le but d'anéantir Israël et d'exclure les Juifs de leur pays. Selon lui, le problème est que ces deux guerres se chevauchent, alors qu'il ne faudrait qu'il n'en reste qu'une, celle pour la liberté et la vie.