Daniel Novák, architecte : « Prague est un petit village à côté de Paris »

Daniel Novák - projet de Troja

Daniel Novák a 29 ans. Il est architecte de profession depuis un an. Après une première approche de la France grâce à un séjour Erasmus à Grenoble pendant ses études, il a fait un stage de quatre mois dans un cabinet d’architectes parisiens. Ce stage faisait suite à la remise du prix « Olověný Dušan » (« Dusan en plomb »), qui récompense les travaux originaux de jeunes étudiants en architecture. Daniel Novák a expliqué à Radio Prague en quoi consistait ce concours qu’il a remporté en 2008 :

Daniel Novák - projet de Troja
« C’est un concours qui concerne tous les projets étudiants sur un semestre à l’Ecole d’architecture. Tous les étudiants qui ont rendu le projet le présentent. Un jury regarde les projets et en choisi plusieurs. »

Vous avez gagné sur quel projet ?

« C’était un projet urbain pour le quartier de Troja. Aujourd’hui, ils ont construit une barrière devant le fleuve. Mon projet portait sur comment connecter l’espace public avec ces barrières, comme les intégrer dans l’espace public. »

C’est-à-dire pour que ça n’ait pas l’air de barrières, qu’elles soient en harmonie avec l’environnement urbain...

« Exactement, parce que maintenant quand je regarde ce qui a été construit, c’est terrible parce que les maisons se retrouvent derrière un mur qui fait six mètres de haut. C’est pour protéger les bâtiments contre le fleuve, mais l’extérieur des bâtiments est gâché. »

Ce prix que vous avez remporté, c’était déjà il y a deux ans, en 2008. Après quelques contretemps, vous avez pu faire un stage à l’étranger, à Paris. Qu’est-ce que ce stage vous a apporté ?

Daniel Novák - projet de Troja
« C’était génial pour découvrir la vie à Paris. Vous savez bien que Paris est une très grande ville, très concentrée. Prague c’est un petit village à côté. Quand je suis rentré à Prague, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’espace dans la capitale tchèque. Moi j’étais très content avec le Vélib à Paris... »

Le Vélib, c’est quelque chose qui serait difficilement imaginable à Prague, au niveau de l’aménagement urbain... Prague est-elle adaptée aux vélos ? Rien n’est moins sûr...

« J’aimerais aussi qu’il y ait des vélos, mais je pense que ce n’est pas possible à Prague à cause du terrain difficile à traverser, il y a beaucoup de collines, des pavés. Et à cause de la mentalité des gens : ils ne sont pas très habitués à voyager à vélo. »

Ici, le vélo est plus un loisir qu’un transport...

« Oui. Quand j’étais à Grenoble, je faisais tout à vélo, car Grenoble, c’est plat, malgré les montagnes. Et Paris, c’est la même chose donc c’est très sympa. »

Paris
Pour terminer, y a-t-il des différences entre la façon d’étudier l’architecture en France et la façon d’étudier l’architecture en République tchèque ?

« En France, c’est plutôt concentré sur le concept, c’est de l’architecture conceptuelle. En France, on réfléchit beaucoup avant de créer quelque chose. Chez nous, il s’agit plutôt de créer une belle image, une belle présentation mais la conceptualisation n’est pas autant accentuée. Evidemment ça dépend des endroits, mais j’aime bien la façon française, de réfléchir avant de créer. »