Décès d’Eliška Wagnerová, grande figure du droit tchèque
Grande personnalité féminine du droit tchèque, dont la carrière est notamment liée à la Cour constitutionnelle (Ústavní soud), Eliška Wagnerová est décédée samedi à l’âge de 76 ans, a annoncé l’institution sur son site Internet.
Originaire de Kladno, en Bohême centrale, Eliška Wagnerová a étudié le droit à l’Université Charles de Prague. Elle a commencé sa carrière en tant que juriste d’entreprise et avocate, avant d’émigrer en 1982 en Allemagne de l’Ouest où elle a travaillé comme conseillère juridique et journaliste, notamment pour la section tchécoslovaque de Radio Free Europe. Eliška Wagnerová s’est ensuite installée au Canada, où elle a vécu jusqu’en 1993 avec son mari, le journaliste Arnošt Wagner, mort en 2022.
Nommée présidente de la Cour suprême en 1998 par l’ancien président Václav Havel, elle a exercé, de 2002 à 2012, les fonctions de vice-présidente de la Cour constitutionnelle, pour ensuite siéger au Sénat jusqu’en 2018.
Juge engagée et personnalité respectée sur la scène institutionnelle tchèque, Eliška Wagnerová a été l’un des juges les plus actifs au sein de la Cour constitutionnelle, dont les décisions ont été parfois critiquées par les représentants politiques.
Des hommages se sont multipliés après l’annonce son décès. « Je l’ai connue peu après son retour au pays et j’ai toujours apprécié ses efforts pour avoir une vision plus large des questions juridiques, ce qui s'est traduit, entre autres, par son intérêt pour les sciences politiques et l’obtention du doctorat dans ce domaine », a déclaré le Premier ministre Petr Fiala.
Le chef de la diplomatie Jan Lipavský et la députée européenne Danuše Nerudová lui ont également rendu hommage. « Eliška Wagnerová était pour moi un symbole de courage et de fermeté », a déclaré, pour sa part, le président de la Cour constitutionnelle Josef Baxa.