Des thèmes économiques d'intérêt actuel

Dans ce programme, nous allons parler de thèmes d'intérêt économique ayant en partie marqué l'économie et qui sont toujours sujet à interrogation. Où en sont les victimes des inondations avec les dédommagements des assurances ? La Tchéquie, une fois membre de l'UE, devrait devenir membre de la Banque Européenne d'Investissements. A quel prix et pour quel intérêt ? Enfin, un thème dont il sera de plus en plus question à l'avenir dans nos informations économiques : l'adoption de l'euro par la Tchéquie, deux ans, dit-on, après l'admission. Bonne écoute.

Les assurances nationales tchèques ont déjà payé à leurs clients frappés par les inondations catastrophiques du mois d'août, à titre de réparation des dommages, la somme de 9,2 milliards de couronnes. Cette somme représente plus de 30% de l'estimation totale des dommages. Notons que ce paiement est intervenu 10 mois seulement après la catastrophe.

A cette même date, les assurances avaient clôturé 32.900 dossiers, ce qui représente 43% du nombre estimé de sinistres. Fin octobre, l'estimation des dommages était de 30,5 milliards de couronnes. Près de 6 milliards de couronnes correspondaient aux dommages causés aux biens des particuliers, et presque 25 milliards aux dommages causés aux entrepreneurs et aux entreprises industrielles. Dans le secteur agricole, les dommages sont estimés à 70 millions de couronnes, pour la partie assurée uniquement.

En comparaison avec les inondations d'il y a 5 ans, la part des dommages assurés sur la totalité des pertes a nettement augmenté. Il y a 5 ans, cette part représentait 63 milliards de couronnes dont les assurances ont remboursé 9,7 milliards de couronnes, c.à.d 15,4%. Pour les inondations de cette année, la part des assurances sur les dommages causés par les inondations représente 43 % et non plus 15,4% seulement. Les assurances prévoient de rembourser, d'ici à la fin de l'année, au moins sous forme d'avances, tous les clients sinistrés.


Après l'admission à l'Union européenne, la République tchèque deviendra automatiquement actionnaire de la Banque européenne d'investissement (BEI), un droit auquel il n'est pas possible de renoncer. Elle sera donc obligée de payer sa part de capital, soit 61,6 millions d'euros et d'acquérir des réserves d'un montant de 158 millions.

La somme totale est de 219,7 millions d'euros (6,6 milliards de couronnes), au jour de l'admission. Cette somme n'est pas contenue dans la participation tchèque à l'UE. Elle n'est donc pas touchée par les négociations actuelles sur le chapitre « budget ».

Le secrétaire d'Etat tchèque responsable des négociations avec l'UE, Pavel Telicka, a demandé cette semaine à la commission européenne d'informer Prague de tous les paiements hors budget de ce type dont il faudra s'acquitter. La BEI représente la plus grande part des paiements attendant la Tchéquie. D'autres sommes devront être déboursées, notamment la participation au Fonds européen de développement. Prague cherche maintenant le moyen de faire intégrer ces paiements dans la situation globale des rapports avec l'UE.

Les nouveaux membres ont l'obligation d'acheter également 5% des réserves de la banque, lesquelles vont représenter en janvier 2004 la somme de 19,2 milliards d'euros ; les nouveaux membres auront à payer la somme de 962 millions d'euros. Au total, la banque va demander aux nouveaux membres 1.337,3 millions d'euros. La Pologne payera 637,8 millions, la Hongrie 203,1 et la Slovaquie 72,9 millions d'euros.

Mais cette participation représente un intérêt certain pour les nouveaux venus au sein de l'Union. Elle signifie l'ouverture du droit d'accès aux crédits à long terme accordés dans les meilleures conditions possibles. La BEI a prêté l'année dernière 36,8 milliards d'euros, dont 5,6 milliards en dehors de l'UE. Il est clair que le flux principal est dirigé vers l'UE, souvent comme source complémentaire de financement des infrastructures à partir des fonds structurels de l'UE. Il est courant de voir les sociétés privées contracter ces crédits.

La Banque européenne d'investissement se comporte comme une organisation non-commerciale. Ses actionnaires sont les pays membres. Elle dispose sur le marché mondial du meilleur rating AAA et peut emprunter aux meilleures conditions possibles comme nous l'avons dit. Dès que la République tchèque fera partie de l'Union, son ministre des Finances deviendra automatiquement membre du conseil des gouverneurs de la BEI, lequel conseil approuve une fois par an le budget et le programme. Un Tchèque devrait être membre du conseil des directeurs de la banque, dont la composition est en cours de remaniement.

Selon un responsable de la BEI, cette banque a commencé à embaucher les employés des futurs pays membres - pour le moment, 20 sur un total de 1060 employés. Le siège de Luxembourg reçoit beaucoup de demandes dont environ 200 correspondent jusqu'à présent aux conditions de formation, d'expérience et de connaissances linguistiques exigées - un anglais parfait est obligatoire, un bon français ou un bon allemand sont appréciés. Tous les ans, la banque embauche 65 nouveaux employés. Généralement, le choix est fait à partir de 1000 demandes.


100 Euro
La République tchèque, la Hongrie et la Pologne adopteront l'euro vraisemblablement deux ans après leur entrée dans l'Union européenne. La couronne pourrait accéder à la zone euro à peu près au cours actuel. C'est l'indication de la société Goldman Sachs dans un rapport sur l'élargissement de l'Union européenne et la problématique monétaire dans les pays de l'Europe centrale. A leur entrée dans le régime européen de change ERM II, les trois pays devraient fixer le taux de change moyen de leurs monnaies à la valeur marchande. La société Goldman Sachs voit la parité de la couronne moyenne à 30 couronnes pour un euro, alors que le cours sur le marché d'aujourd'hui est de 30,745. Selon la réglementation de l'Union européenne, la Tchéquie doit adopter le régime de change ERM II durant deux ans comme condition obligatoire d'admission à la zone euro. Les pays voulant adopter l'euro doivent prouver dans ce système la stabilité du taux de change par le fait que leur monnaie va, au moins pendant deux ans, se situer dans une étroite fourche de parité avec l'euro.

Outre le gouverneur de la Banque nationale tchèque, Zdenek Tuma, plusieurs experts financiers estiment que la monnaie tchèque a déjà montré sa stabilité et ne devrait pas être obligée de rester sous ce régime les deux ans entiers.

Auteur: Omar Mounir
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