Devant le Parlement européen, Mirek Topolánek a défendu ses râleurs tchèques
Le Premier ministre Mirek Topolánek a présenté et défendu les priorités de la présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne devant le Parlement européen, mercredi matin, à Strasbourg. Des priorités déjà officiellement dévoilées la semaine dernière et résumées sous le slogan des « Trois E » pour l’économie, l’énergie et l’Europe dans le monde. Mais le chef du gouvernement est également bien conscient des priorités plus pressantes depuis quelques semaines, résumés elles sous le slogan des « deux G » pour gaz et Gaza :
Dans son discours long d’une demi-heure, Mirek Topolánek a également défendu les Tchèques, dont il estime qu’ils sont trop souvent considérés à tort comme des eurosceptiques à Bruxelles comme dans le reste de l’Europe :
« De nous, les Tchèques, on dit dans l’Union que nous sommes des éternels insatisfaits, des rouspéteurs que les autres devraient craindre, un peuple de nationalistes exaltés. Je ne suis pas d’accord avec ce type de reproches. Comme le premier président tchécoslovaque, Tomáš Garrigue Masaryk, je suis convaincu que la question tchèque est en réalité une question européenne, qu’elle s’est toujours développée dans le contexte européen en harmonie avec les valeurs européennes communes et en lien avec l’évolution des autres pays. »
S’il est effectivement faux d’affirmer que les Tchèques sont eurosceptiques, la majorité d’entre eux étant même franchement proeuropéenne, en revanche, pas même Mirek Topolánek ne peut en dire autant du président de la République. Entre autres grâce au bon vouloir des médias européens, Václav Klaus a en effet obtenu ce qu’il recherche depuis sa prise de fonction au Château de Prague : être vu, entendu et considéré comme le responsable politique de l’UE le plus eurosceptique, voire même europhobe selon certains. Pour autant, Mirek Topolánek a tenu à défendre le chef de l’Etat tchèque :« Si, en dehors des règles et de l’unification, l’UE perd sa faculté de mener un débat public libre et tend à unifier ce débat, alors ce ne sera pas mon UE. Si nous perdons la possibilité d’exprimer librement nos opinions, c’est une voie qui mènera en enfer et je proteste vertement contre les attaques qui visent Václav Klaus. »
Enfin, après avoir mentionné à plusieurs reprises dans son discours le vingtième anniversaire de la chute du rideau de fer, le Premier ministre n’a pas oublié de penser à l’ex-président Václav Havel, actuellement hospitalisé à Prague :« Vaclav Havel est à l’hôpital, gravement malade. C’est un homme qui symbolise notre orientation avant et après la révolution de 1989, et pas seulement en République tchèque. Il symbolise la chute du rideau de fer. Et au nom de nous tous, je voudrais lui souhaiter un prompt rétablissement. »