Disparition du verrier Stanislav Libensky

Stanislav Libensky, photo: CTK

Les artistes verriers tchèques sont en deuil. Leur doyen, Stanislav Libensky, n'est plus. Vaclav Richter retrace sa carrière brillante.

Stanislav Libensky,  photo: CTK
Brillante, c'est un mot bien choisi. La carrière de cet artiste était brillante, non seulement dans le sens figuré, mais aussi dans le sens propre du terme, car toute sa vie il travaillait le verre, et ses sculptures en cristal qui captaient et reflétaient la lumière, brillaient de mille feux. Stanislav Libensky disparaît, au moment où l'on peut voir, au Palais des Foires à Prague, sa rétrospective qui sera ouverte, jusqu'au 14 mai. Né, il y a 81ans, dans une famille de forgeron, il voulait devenir peintre, mais son père lui a imposé le métier de verrier qu'il considérait comme plus lucratif. Le jeune verrier achève ses études à l'Ecole des arts et métiers, à Prague. C'est en 1954, que commence sa collaboration artistique avec Jaroslava Brychtova qui devient aussi sa compagne dans la vie. Et les succès ne se font pas attendre. A l'Exposition universelle de Bruxelles, en 1958, on admire leur oeuvre commune - un mur en béton avec des reliefs en verre représentant des animaux, et ils récidivent, en 1967, à l'Expo de Montréal, avec trois sculptures de verre monumentales. Une de ces sculptures, la Concrétion bleue, sera l'objet d'art en verre le plus apprécié sur le plan artistique et financier de l'après-guerre, en Tchécoslovaquie. A l'Expo d'Osaka, Libensky et Brychtova exposent la Rivière de la vie, un relief en verre de 22 mètres, représentant un courant qui emporte les corps de deux jeunes filles. A l'origine, il y avait, aussi, des empreintes de bottes militaires qui écrasaient les deux corps. Ces traces symbolisant l'occupation soviétique ont froissé, cependant, les autorités communistes, et l'auteur a été obligé de les effacer. Jusqu'à la fin de sa vie, il collaborera avec Jaroslava Brychtova. Il laissera, entre autres, des vitraux monumentaux, à la cathédrale Saint-Guy à Prague, dans la chapelle de Horsovsky Tyn et à l'Hôtel de ville de Prague. Les oeuvres, qu'il créera, seront autant de preuves que la sculpture en verre peut égaler les arts classiques, dont la sculpture en marbre ou en bronze, et la peinture.