Echos aux déclarations du président de la République sur les ONG

Le président tchèque Vaclav Klaus
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Lors du dernier sommet du Conseil de l'Europe, la semaine dernière à Varsovie, le président tchèque, Vaclav Klaus, s'est exprimé d'une manière peu flatteuse sur les organisations non-gouvernementales. La réaction des intéressés ne s'est pas faite attendre.

Le président tchèque Vaclav Klaus
Les premiers à réagir ont été les membres des organisations dissidentes de la période du régime totalitaire, celles qui étaient membres de la Charte 77, du Comité pour les personnes injustement poursuivies et autres. Pour eux, que ce soient Jan Ruml, qui a été ministre de l'Intérieur, l'évêque Vaclav Maly, le rabbin Karol Sidon, ou Petr Uhl, un journaliste des plus actifs aux temps de la dissidence anticommuniste, mais aussi après la victoire des forces démocratiques en Tchéquie, le rôle des organisations non-gouvernementales reste des plus importants et n'est pas apprécié à son juste niveau, aussi bien du côté des autorités que de la population tchèque, en général. Pourquoi les principales personnalités des ONG tchèques ont-elles envoyé une lettre ouverte au président de la Républikque, après ses déclarations à Varsovie, des déclarations qui jugeraient comme néfastes les activités des ONG ? Une explication de Petr Uhl, l'un des signataires de cette lettre :

« A mon avis, parce que c'est scandaleux. C'est scandaleux sur deux plans. Le premier plan, c'est le plan contitutionnel. Nous, en République tchèque, nous n'avons pas le système français, donc un système où le président de la République est en même temps le président du gouvernement. Notre Constitution est bâtie sur le modèle allemand et non pas sur le modèle français. Cela veut dire que le président de la République n'a pas le pouvoir de formuler la politique du gouvernement, que ce soit en politique intérieure ou étrangère. Il peut s'exprimer sur les grandes lignes de notre développement, mais ne peut pas concrétiser, en détails, le développement de notre vie. Comme la population tchèque pense que le pays vit dans un système français, que le chef de l'Etat est, en fait le roi de Bohême, une chose ancrée dans la mentalité des Tchèques, selon la tradition, il est très facile de se retirer de la vie active, de la vie dans les associations, de ne pas participer à la vie de la société et d'attendre le résultat des élections législatives qui ont lieu tous les quatre ans. A la fin de cette période, il est nécessaire de présenter un bilan. Il ne faut pas oublier que le président de la République est aussi le président d'honneur de l'ODS, le principal parti de l'opposition, qui pourrait remporter les prochaines législatives. Il nous dit donc, votez pour nous, laissez-nous gouverner, ce qui est absurde. C'est une position de technocrates, une position anti-démocratique qui est contre les actions des associations, des organisations non-gouvernementales. La vie est différente de celle que préconise le président de la République, Vaclav Klaus ».