Économie/Commerce

Le lundi prochain, c'est l'entrée des classes en République tchèque. Quel coût est celui de la scolarité pour les parents. Là-dessus nous avons relevé quelques données. Puis nous avons aussi rencontré une mère de famille franco-tchèque ayant un garçon scolarisé à l'école française de Prague, le petit Alexandre, sept ans et demi. Bonne écoute.

Les données statistiques révèlent une croissance des dépenses scolaires en République tchèque de 250% par rapport à ce qu'elles étaient en 1993. Mais les salaires aussi ont connu une augmentation conséquente. Ce qui a notamment participé à cette augmentation, c'est le transport scolaire et universitaire d'une manière générale ; Il a toujours été partiellement suventionné, mais cette subvention diminue. Les fournitures scolaires, elles aussi, pèsent dans les dépenses de manière non négligeable.

Cahiers, crayons, plumes et autres fournitures, tout élève scolarisé en a besoin, mais seuls les enfants du cours préparatoire ont les fournitures scolaires gratuitement. Entre autres fournitures gratuites, il y a mêmes les cahiers. Mais il est des écoles qui n'ont pas suffisamment de dotation pour acheter toutes les fournitures nécessaires et convainquent les parents de participer aux frais. Pour les fournitures scolaires de chaque élève du cours préparatoire, les écoles sont autorisées à engager une dépense de 200 couronnes, soit l'équivalent d'environ 37 FF. On voit donc que c'est plutôt du symbolique. En réalité les parents complètent l'achat des fournitures de leurs enfants.


La rentrée, c'est la période où l'on voit des parents armés de listes, accompagnés ou non de leurs enfants et parcourant les papeteries et les supermarchés. D'aucuns attendent la dernière minute dans l'espoir de soldes et l'expérience leur donne raison. Le tout complet de fournitures scolaires pour un enfant du primaire, y compris le tablier, est de l'ordre de 1040 à 2330 couronnes : 350 FF environ. Nos auditeurs pourraient se dire que c'est une aubaine que ces frais scolaires en Tchéquie. Absolument pas. D'une part il faut rapporter cette somme au pouvoir d'achat des parents. De l'autre, il faut lui ajouter les frais de transport scolaire et le coût des activités parascolaires. Elles sont nombreuses et plus répandues en Europe centrale qu'autour de la Méditerranée. Sans doute que les rigueurs climatiques sont pour quelque chose dans le développement de cette culture.


Parmi les activités parascolaires les plus fréquentes, les écoles artistiques. Cela oblige les parents non pas seulement à payer des cours, mais aussi à acheter un instrument de musique. Un piano qui, au début des années quatre-vingt-dix coûtait 10.000 couronnes, coûte aujourd'hui plus de 40.000 couronnes : soit à peu près 7500 FF. Mais il faut ajouter, là encore, que les salaires ont aussi augmenté dans des proportions similaires. Les travaux artistiques parascolaires coûtent entre 700 et 2000 couronnes. L'orientation des enfants vers les langues est aussi coûteuse. Elle peut coûter jusqu'à 7000 couronnes par an. Quant aux activités sportives, elles sont chères. C'est une sorte show permanent où chaque enfant, chaque adolescent exigent la meilleure parure possible. Certains enfants ne peuvent pas se payer des vacances d'hiver à la montagne, le prix des équipements est élevé pour les familles à revenu moyen. Le sport d'hiver est presque une nécessite compte tenu de la nature du pays et son climat. Faire de la musique n'a rien à voir avec un cours de langue, ni avec le sport les samedis après-midi. L'enfant trouve naturel que ces activités soient accumulées et les parents ont du mal à lui expliquer.

Un mot sur les écoles professionnelles pour terminer. Les élèves de première année doivent acheter les livres, les fournitures scolaires, mais en plus leur outillage et leur combinaisons.


Comme nous nous adressons à des francophones et des Français, nous avons tenu à donner un aperçu sur la scolarité des enfants tchèques qui étudient dans des établissements français. Pour cela nous avons interrogé Mme Frédérique Smetana, Française et dramaturge installée à Prague et épouse de Tchèque. Elle nous a donné, remerciée, non pas des informations chiffrées, mais un aperçu sur la situation qui ne manque pas d'intérêt.

Auteur: Omar Mounir
lancer la lecture