Ecstasy of Saint Theresa, de l’électro quelque peu alternative

Ecstasy of Saint Theresa, photo: Site officiel du groupe

Le groupe Ecstasy of Saint Theresa est un des premiers groupes alternatifs, très axé sur la musique électronique, créés peu de temps après la Révolution de Velours. Si le nom du groupe fait référence à la fameuse sculpture en marbre de l’Italien Bernini, l’Extase de Sainte-Thérèse, la musique de ce groupe tchèque ne vous laissera certainement pas de marbre.

Du son des guitares vers une musique électronique expérimentale

Ecstasy of Saint Theresa,  photo: Site officiel du groupe
La genèse du groupe Ecstasy of Saint Theresa (EOST) remonte à l’année 1991, année où le guitariste et bassiste Jan P. Muchow, trois autres musiciens, ainsi qu’une chanteuse, sortent leur premier EP intitulé « Pigment ». Leur premier album « Susurrate » voit le jour un an plus tard et fait alors sensation auprès du public. Néanmoins, après la parution de leur second album « Free D » en 1994, les musiciens se séparent en raison de discordes internes, dans la mesure où Jan P. Muchow souhaite faire évoluer le son du groupe vers plus d’électro expérimentale, tandis que les autres musiciens veulent continuer dans un style plutôt « classique » et très « guitare ». Après cinq ans d’absence, le groupe Ecstasy of Saint Theresa se transforme en duo, composé de Jan P. Muchow, pilier du groupe, et de la chanteuse charismatique et actrice du Théâtre national, Kateřina Winterová.

« I just wanna be on my own
Listen to the rain on the wall
Watching the graphs falling down
Waiting for the night to come
I just wanna be on my own
Be like a wind like snow
Flying in the air
Out of despair Nous avons parcouru des billions de kilomètres,
nous sommes presque à la fin du chemin.
Des années vont s’écouler et les enfants vont apprendre,
que nous avons été les premiers,
à être partis dans l’espace. »

Au fil du temps la musique d’Ecstasy of Saint Theresa gagne en popularité auprès du public, notamment pour avoir figuré dans plusieurs films, dont Šeptej – Murmure de 1996 ou le film culte Samotáři – Les Solitaires, sorti sur les grands écrans en 2000. Jan P. Muchow a spécialement composé plusieurs chansons pour cette dernière comédie, faisant l’analyse des relations souvent compliquées entre les femmes et les hommes et apportant une réflexion sur la jeunesse et la solitude à l’aube du 21e siècle.

EOST, symbole des années 1990 et 2000

Photo: Parlophone Czech Republic
Le duo Muchow-Winterová sort dans cette composition un premier album intitulé « In Dust 3 » en 1999, et un deuxième album « Slowthinking » paru en 2002, et c’est de ces deux albums précisément que nous vous avons préparé un aperçu de cette création originale. Précisons que si Kateřina Winterová assure la partie vocale du groupe, il revient à Jan P. Muchow d’assurer tous les autres « instruments et bruits », comme l’indique le booklet de « In Dust 3 ». La musique d’EOST semble être fortement autonome, ce qui n’empêche pas parfois la participation de musiciens invités. Et si le duo ne cache pas sa préférence pour des paroles chantées en anglais, il est néanmoins possible d’entendre également des bribes de tchèque. Depuis, le groupe a sorti deux autres albums « Thirteen Years In Noises », en 2004, et « Watching Black », en 2006.

« Felt in love again
Why
Disordered minds
guarantinca nation drifting trancey
Unfamiliar smile
For a while
To weak to sick for freak-vency Miss calculating incline
Open wide
Tickle and jiggle
In a rigidity giggle Irresponsible mind
Of human kind
Makes, create, produce, fabricate
Fickle Local distortion »

En 25 ans, Jan P. Muchow s’est imposé en tant que musicien et compositeur reconnu et couronné de succès : il a déjà été récompensé de quatre statuettes du Lion tchèque pour la meilleure musique de film (Jedna ruka netleská. Grandhotel, Ve stínu et Krásno). En 2004, il crée avec d’autres musiciens, issus de groupes tels que Tata Bojs ou Priessnitz, un nouveau groupe Umakart, lui aussi orienté vers une musique alternative.

Le 6 février dernier, à l’occasion des 25 ans de la station Radio 1, une des premières radios privées post-communistes, Ecstasy of Saint Theresa s’est produit au théâtre Archa à Prague après cinq ans de silence, afin d’annoncer indirectement son retour sur la scène musicale. Plein de nouvelles énergies et sans la moindre nostalgie pour le passé, EOST est bien la preuve qu’un groupe peut renouveler sa création, et toujours sans aucun conformisme.