Environ 250 000 personnes travaillent au noir en Tchéquie

Photo illustrative: Kristýna Maková

Près de 250 000 personnes travaillent sans être déclarées en République tchèque. D’après le quotidien Mladá fronta Dnes, qui publie sur le sujet, le phénomène n’est pas nouveau en République tchèque, mais il prolifère en raison de la situation de plein emploi. Les entreprises ont besoin de main d’œuvre mais rechignent parfois à payer correctement leurs employés.

Photo illustrative: Kristýna Maková
Les chiffres le montrent bien, puisque, en moyenne, les salaires des personnes non déclarées sont 40 % inférieurs aux travailleurs en situation légale. « Les entreprises se défendent souvent en expliquant que ce ne sont pas leurs employés et qu’elles n’ont rien à voir avec eux », explique Michal Kubík, qui dirige le département en charge du travail dissimulé au sein de l’Inspection du travail (SÚIP).

Chaque année, cet organisme réalise environ 10 000 contrôles. L’année dernière, ils ont permis d’identifier 2 900 personnes employées illégalement. Parmi elles, 1 900 provenaient de pays situés hors de l’Union européenne. D’après Michal Kubík, la tendance s’est accentuée récemment : « Depuis 2016, en lien avec la croissance économique, nous remarquons dans le cadre de nos contrôles un nombre plus important de travailleurs illégaux depuis des pays tiers. Ce sont souvent des ressortissants ukrainiens ».

Confrontée au manque de main d’œuvre, la Tchéquie a mis en place un programme pour favoriser la venue de travailleurs ukrainiens. Cependant, le processus est relativement lent. Aussi, Mladá fronta Dnes indique que la Pologne a, dans le même temps, avec une procédure plus simple, fait venir quelque 1,5 million d’Ukrainiens. Un certain nombre ont rejoint ensuite la République tchèque, où ils ont été employés illégalement.

Le travail dissimulé est souvent organisé via des agences d’intérim douteuses. Un projet de loi devrait à l’avenir permettre de mieux contrôler leurs activités. L’an dernier, les entreprises tchèques ont payé 15 millions de couronnes d’amendes pour travail au noir.