Etape pragoise de la marche mondiale pour la paix et la non-violence
Le 2 octobre dernier, jour anniversaire de la naissance du Mahatma Gandhi, une grande marche pour la paix et la non-violence a été initiée à Wellington, en Nouvelle-Zélande. Soutenue par près de 250 personnalités du monde politique et culturel au niveau mondial, par une soixantaine d’organisations internationales et par plus de 3 500 organisations et institutions au niveau local, cette marche, qui consiste en l’organisation de manifestations dans un grand nombre de métropoles mondiales, devrait parcourir plus de 160 000 km en l’espace de 90 jours. Elle a déjà traversé le continent asiatique et fait étape, du 1er au 3 novembre, dans la capitale tchèque.
C’est un projet ambitieux que celui de vouloir organiser la plus grande manifestation de l’histoire, puisqu’elle devrait à terme rassembler plusieurs millions de personnes. Cela peut paraître aussi un peu utopique et illusoire de manifester contre la guerre et la violence, qui sont des sujets finalement plus que jamais consensuels, mais contre lesquels il n’a jamais été possible de lutter durablement.
Pour autant, cette marche pour la paix et la non-violence a réussi à mobiliser, au-delà des milliers de manifestants, des responsables politiques d’un certain nombre de pays, comme la présidente finlandaise, le président hongrois, la reine de Jordanie, le président bolivien Evo Morales, Nestor et Christina Kirchner, à la tête de l’Etat argentin, la présidente chilienne Michelle Bachelet, sans compter les nombreux écrivains, acteurs et chanteurs s’associant à cette initiative, parmi lesquels le prix Nobel de la paix Desmond Tutu ou Yoko Ono, veuve de John Lennon, dont la célèbre chanson ‘Imagine’ assume naturellement le rôle d’hymne de la marche.
A Prague, l’équipe de la marche mondiale pour la paix et la non-violence a été reçue au Sénat par sa vice-présidente Alena Gajdušková, à qui a été remis une Charte pour la paix et la non-violence qu’elle peut potentiellement soumettre à ratification au Parlement. Lors de la conférence organisée à cette occasion, plusieurs intervenants ont rappelé les désastres humains liés aux guerres dans le monde. Rafael de la Rubia est le porte-parole de la marche:
« Elle est née pour la nécessité de donner une nouvelle réponse pour changer la direction des évènements dans le monde. Nous étions dans un moment très difficile avec une crise économique, et l’économie qui est investie dans l’armement et dans le militarisme doit être changée. Et cela ne va pas changer s’il n’y a pas de pression populaire. Et pour la première fois dans l’histoire, cela est fait au niveau mondial. Les objectifs sont clairs : élimination totale des armes nucléaires, rétractation des occupations militaires dans les pays étrangers, réduction progressive des budgets pour l’armement des Etats. »
Au-delà des bons sentiments, l’idée de la marche est de montrer l’absurdité de la course aux armements qui continue à travers le monde, comme l’a rappelé Jan Tamáš, leader du parti humaniste et militant de l’initiative « non aux bases », qui avait notamment manifesté contre l’installation du radar américain en République tchèque, et qui s’est associé à cette initiative :« Qu’il s’agisse de moi ou des humanistes en général, nous ne pouvons pas nous contenter de ces chiffres sur tout ce qui concerne le commerce mondial des armes. L’an dernier, plus de 1 400 milliards de dollars ont été dépensés pour des armes dont l’unique objectif est de tuer. Actuellement, on décompte plus de trois conflits dans le monde, et il meurt 1 500 personnes par jour, ce qui fait presque une personne par minute. Et malheureusement, ces réalités restent hors des médias. C’est la raison pour laquelle cette marche attire l’attention sur le fait que la majorité des citoyens sur cette planète ne souhaitent ni la guerre ni la violence. Et nous ne voulons pas attendre passivement mais nous voulons faire quelque chose pour que la guerre disparaisse une fois pour toutes de cette planète. »La manifestation pour la paix et la non-violence se tient mardi 3 novembre sur la place Venceslas, à Prague.