Exposition d'objets rares des trésors de la cathédrale Saint-Guy

Madonna avec l'enfant, Joos van Cleve
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Une exposition présentant les bijoux les plus précieux provenant du trésor de la cathédrale Saint-Guy et d'autres oeuvres créées autour de l'an 1500 vient d'être inaugurée dans les locaux de l'ancienne écurie impériale au Château de Prague. Radio Prague a invité au micro la commissaire de l'exposition :

Bohuslav Hasistejnsky
« L'exposition est un projet unique, dans une certaine mesure expérimentale, car elle n'est pas consacrée à un seul artiste où à un seul courant » dit la commissaire, Ivana Kyzourova. Sur le fond d'un grand personnage médiéval, Bohuslav Hasistejnsky, humaniste et poète, auteur de la plus grande oeuvre de poésie en latin en son temps eu Europe, elle dessine l'image de la fin du XVe siècle qui était celle du règne de la dynastie polonaise des Jagellons sur le trône de Bohême dont Bohuslav Hasistejnsky, comte de Lobkowicz, était un proche collaborateur. L'exposition présente des objets liés directement ou indirectement à ces deux hommes. Tout d'abord, une bibliothèque comptant plus de 620 volumes que Bohuslav Hasistejnsky avait réunis au château de Hasistejn, au nord de la Bohême. Puis, ce sont des objets rares provenant des trésors de la cathédrale :

« De précieux bustes reliquaires offerts à la cathédrale Saint-Guy vers 1500 par le roi Vladislas de Jagellon. Ensuite, la fameuse gravure à l'eau forte d'Albrecht Dürer, le Grand canon, qui n'est pratiquement jamais exposé du fait de sa fragilité, et qui évoque le problème majeur de l'Europe d'alors : les invasions turques. L'exposition nous familiarise ensuite avec les tableaux de peintres liés au Château de Prague, Joos van Cleve ou Lorenz Costa, tout à fait méconnu du public, puisque ses tableaux étaient cachés au château de Valtice, l'un des peintres les plus remarquables de la Renaissance, contemporain de Botticelli. »

En effet, l'exposition ne se limite pas au point culminant du Moyen Âge, en Europe vers l'an 1500 : elle enchaîne avec les débuts de la Renaissance, ce qui lui donne une autre dimension. Tout comme d'ailleurs, son sous-titre : « Entretiens avec la mort », une réflexion sur des oeuvres qui dépassent leurs créateurs et leur temps.