Festival « Next Wave » - l’art du futur
Créé par Vladimír Hulec et Jan Dvořák en 1993, le festival artistique indépendant « Next wave » a non seulement l’ambition de montrer de nouveaux styles artistiques, mais aussi de faire découvrir de nouvelles limites, encore inexplorées de la scène alternative tchèque. Les deux pères fondateurs de ce festival ont décidé de transmettre, au fur et à mesure du temps, son organisation aux générations suivantes, afin ne pas rompre avec la continuité de la « prochaine vague » - la « next wave ». Radio Prague s’est entretenu avec Lenka Dombrovská, qui fait partie, avec Jakub Matějka, de cette nouvelle vague d’organisateurs. S’il s’agit de sa cinquième participation dans le cadre du festival, ce n’est que pour la première fois qu’elle a été investie du poste de commissaire de l’événement.
« Notre festival a comme sous-titre « Rencontres théâtrales, musicales, dansantes, littéraires, d’arts plastiques et d’autres alternatives », et cela dit tout. Notre priorité est surtout de présenter la scène théâtrale indépendante, disons celle de l’art non commercial, de l’underground. Cette année le festival fête ses 20 ans. Et depuis 2003, le festival rend hommage aux artistes, qui ont encouragé le développement de l’art non commercial. La remise des prix d’honneur a été préparée par la personnalité 2012 du festival, le musicien Miloš Orson Štědroň, et la soirée sera animée par le comédien Jiří Štrébl. Et, à cette occasion, vous êtes tous conviés à venir au Studio Hrdinů au Palais des expositions, le Veletržní palác, le vendredi 4 octobre à partir de 20h. »
Qu’est ce que l’art indépendant et non commercial et de quelle façon il diffère de ce que l’on a tendance à appeler « commercial » ? Lenka Dombrovská s’explique :
« Par indépendant, on fait référence à des théâtres qui ne sont pas en pierre. C'est-à-dire, il s’agit soit d’amateurs, soit d’artistes présents sur scène des théâtres, comme Alfréd ve Dvoře, Studio Hrdinů, ou Roxy. Certains de ces théâtres sont, ce que l’on appelle, des « stagioni », ce qui veut dire que des artistes, qui n’ont pas une scène fixe, un théâtre stable y jouent sur les scènes en tant qu’invités. Et nous cherchons justement ces types d’artistes indépendants. »
Même si un grand intérêt est porté sur les mots tout au long du festival, les projets sans barrière linguistique seront celui de Vladimír 518 et David Vrbík, « Můj pes má hlad » - « Mon chien a faim », ainsi que le projet Antiwords, qui s’est inspiré de la pièce de théâtre « Audience » de Václav Havel, et qui clôturera le festival le 10 octobre, Mais pourquoi un tel festival a été créé en 1993 ? Lenka Dombrovská éclaircit ces débuts, tout en soulignant à qui précisément ce festival est consacré:« C’était une période postrévolutionnaire. Ce genre de festivals n’existait pas encore à l’époque. Maintenant, et justement à Prague, il y en a une pléiade, si ce n’est que pour mentionner le festival « 4+4 dny v pohybu » - « 4+4 jours en mouvement ». Mais à l’époque, il s’agissait surtout d’amateurs, de personnes de théâtres d’appartement, et c’est dans cela que résidait l’esprit de l’indépendance. De nos jours, ces types de festivals ainsi que les espaces où ces artistes peuvent se produire sont plus nombreux. Mais malgré cela, nous sommes persuadés que notre festival a toujours de la valeur, car nous voulons faire découvrir de nouveaux talents. Par exemple, la journée du samedi 5 octobre est dédiée à des artistes dont les noms peuvent uniquement être découverts au sein des facultés de théâtre. »
La nouvelle future vague d’artistes tchèques déferlera sur la ville de Brno à la fin du mois d’octobre. Ce weekend, au même moment qu’à Prague, le festival s’introduira dans la ville de Pardubice. Lenka Dombrovská nous fait part de l’invitation :« Le samedi 28 septembre, nous organisons un chemin festivalier commun, qui prend départ à la Gare centrale de Prague. Le train part à 17h45, donc nous nous donnerons rendez-vous vers les 17h30 aux guichets, pour se rendre à Pardubice. Et sur place, nous montrerons aux personnes intéressées l’espace des « Moulins automatiques » (bâtiment historique de l’époque du fonctionnalisme, ndlr) de l’architecte Josef Gočár. Car c’est là que sera présenté le projet de Miroslav Bambušek, « Ropa » - « Le pétrole ». C’est un projet qui clôt le cycle « Les chemins de l’énergie », que Miroslav Bambušek prépare depuis longue date, et qui traite des ressources énergétiques, de leur utilisation ainsi que des intentions politiques, qui accompagnent leur exploitation. »
N’hésitez pas à vous rendre sur le site du festival afin de découvrir l’entière programmation, qui en vaut, sans aucun doute, le détour : www.nextwave.cz.