Festival Printemps de Prague : du classique, du jazz et de la musique tsigane
Le festival international de musique le Printemps de Prague se poursuit dans la capitale tchèque. C’est déjà la 67e édition de cette grande fête de la musique classique qui s’ouvre cependant peu à peu aussi à d’autres genres musicaux.
« Il cherche à réaliser au maximum les intentions du compositeur. Il a apporté aux musiciens des impulsions intéressantes. Il paraît, à en juger d’après les réactions des membres de l’orchestre, que c’est une contribution à l’art d’interprétation que les musiciens de la Philharmonie se réjouissent de réaliser. »
Un concert non traditionnel sera donné dans le hall du Musée technique de Prague. Ce sera un hommage au compositeur John Cage à l’occasion du centenaire de sa naissance. Le directeur du programme du festival Antonín Matzner évoque cet artiste qui, un siècle après sa naissance, reste encore un symbole de la modernité :
« Il a étendu les limites des genres artistiques et a donné de l’inspiration aux musiciens d’autres genres, par exemple au rock. Il a inspiré Frank Zappa et Brian Eno, père du courant musical appelé ‘l’ambiant’, ainsi que beaucoup d’autres musiciens. Le concert est situé dans un milieu non traditionnel parmi les locomotives et les voitures et sous les avions suspendus dans le hall du musée. J’espère donc que ce sera un hommage au XXe siècle. »
Dans le cadre du festival, le public pourra voir l’opéra The Rake’s Progress d’Igor Stravinsky, une des meilleures oeuvres lyriques du XXe siècle. C’est une production du Théâtre national de Moravie-Silésie d’Ostrava. Le metteur en scène de cet opéra Jiří Nekvasil considère que cette œuvre satirique et picaresque sur la vie d’un libertin est très actuelle :« Il s’agit d’une oeuvre du XXe siècle crée dans le style néo-classique. Sa structure est donc ce que nous appelons ‘déjà vu’, c’est un opéra avec des airs et des récitatifs, comme par exemple les œuvres lyriques de Mozart. Il y a aussi d’ailleurs les réminiscences de l’opéra ‘Cosi fan tutte’. C’est une fable morale et un drame aux grandes qualités théâtrales. Cet opéra est toujours actuel parce qu’il nous dit que la paresse est le chemin de l’enfer et que le diable guette les cerveaux et les cœurs paresseux. »
Au programme du festival, figure aussi un concert très attendu de l’Orchestre philharmonique de Vienne dirigé par Daniel Barenboim qui a préparé pour le public pragois les trois dernières symphonies de Mozart. Les amateurs de l’art vocal auront l’occasion d’assister aux récitals de deux grandes dames du chant. La mezzo-soprano tchèque Magdalena Kožená présentera, ce jeudi, un programme de mélodies de Mahler, Debussy et de Messiaen, et le public aura aussi l’occasion d’entendre la soprano slovaque Edita Gruberová. La reine du bel canto accompagnée de l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion tchèque présentera un répertoire dominé par la musique française ou conçue par des compositeurs italiens pour le public français. Finalement, les amateurs du piano pourront assister au récital longtemps attendu du meilleur pianiste tchèque de l’actualité Ivan Moravec qui jouera Mozart, Debussy, Ravel et Chopin.Le festival se terminera le 3 juin par un concert de l’Orchestre symphonique de la ville de Prague dirigé par Zdeněk Mácal qui présentera, entre autres, la Sinfonietta de Leoš Janáček.