« Festivités musicales de Saint Venceslas », à la découverte de nouveaux joyaux

Marcin Dylla, photo: Site officiel du festival

Svatý Václav, ou Saint Venceslas, comme vous le savez déjà peut-être, est le saint patron de la République tchèque. Sa fête est célébrée le 28 septembre, date de son martyre. Et c’est donc à cette date que commencent « Les Festivités musicales », un événement faisant la part belle à la musique classique et qui porte son nom. Le festival, qui a gagné en réputation depuis dix ans qu’il existe, a proposé plus de 300 concerts et les échos positifs se sont multipliés. Cette année, les amateurs de musique classique de tout âge pourront savourer près de 35 concerts dans 18 villes et communes de la région la plus à l’est du pays, la Moravie-Silésie.

Igor Františák,  photo: Site officiel du festival
À l’origine de ce festival, l’association civique « Festivités musicales de Saint Venceslas » - « Svatováclavský hudební festival », qui a été créée en juin 2003 par un groupe de musiciens, de théoriciens de la musique et tout simplement de passionnés d’art et de musique. Igor Františák, à la fois président de l’association et clarinettiste, a dévoilé l’ambition de ce festival très spirituel, qui veut atteindre un public toujours plus éclectique :

« Pour nous, il est vraiment essentiel que chaque ville possède de magnifiques lieux sacrés ; des lieux dont on a réussi à dresser la carte depuis ces dernières années. Notre mission principale est de choisir un programme qui sera approprié à tel ou tel lieu sacré, et ce non seulement du point de vue de la dramaturgie, mais aussi du point de vue de l’étendue de chaque projet, qu’il s’agisse de récitals dans de petites églises ou d’oratorios colossaux, pouvant compter jusqu’à 200 musiciens. »

Roby Lakatos Ensemble,  photo: Site officiel du festival
Au programme, les compositeurs tchèques côtoient les compositeurs étrangers. Citons par exemple Gregorio Allegri, Bohuslav Martinů, Antonio Vivladi, Leoš Janáček, Sergej Rachmaninoff, Jan Jakub Ryba, ou des artistes issus de l’époque qui a suivi Bach. Plusieurs séries de concerts sont prévues présentant concerts baroques, concerts de musique de chambre, récitals d’orgue ou oratorios. Des ensembles musicaux, qui se spécialisent dans l’interprétation contemporaine de la musique baroque, créeront des mélodies parfois improvisées, mais toujours authentiques. Par le passé, des ensembles avaient élaboré des compositions originales, en interprétant des musiques de la Renaissance ou du Moyen-âge, avec une touche toujours contemporaine. Pour ne citer que quelques noms d’artistes au programme de cette dixième édition, soulignons le très connu violoniste hongrois, Roby Lakatos, qui mêle musique rom à des thèmes jazz, et qui se présentera en compagnie de son groupe à l’Eglise évangélique de Jésus Christ à Ostrava ce mercredi. Il y a également le Collegium 1704, composé d’une vingtaine de musiciens, dirigés par le chef d’orchestre Václav Luks, qui se produira ce vendredi à l’Eglise Saint-Paul. Igor Františák nous dévoile une autre perle du festival, qui sera présentée au grand public le lundi 21 octobre à l’Eglise Saint-Bartholomé, toujours dans la ville d’Ostrava :

Marcin Dylla,  photo: Site officiel du festival
« Un autre joyau de cette édition sera la représentation du phénoménal guitariste polonais, Marcin Dylla, qui vit dans la ville toute proche de Katowice. Il a été primé de très nombreuses fois lors de compétitions internationales. Il est le lauréat de dix-neuf d’entre elles. Le Washington Post le qualifie même comme le plus prometteur des guitaristes de son époque. Ce concert fait donc partie des plus captivants. »

Le festival a rencontré le succès peut-être également grâce à sa capacité à savoir mêler avec brio musique ancienne et musique contemporaine. Si le festival se tient dans un souffle de spiritualité, il refuse de rester dans le conformisme, en introduisant au programme des éléments musicaux toujours novateurs. Igor Františák attire notre attention sur une représentation qui se tiendra dans cet esprit là, le 22 octobre toujours à Ostrava :

« Un autre concert, assez inhabituel, c’est celui, où, selon l’auteur de ce projet, Adam Viktora, s’entremêlent les mondes de la musique ancienne et de la musique contemporaine, à savoir des œuvres d’Antonio Vivaldi, ainsi que l’œuvre intitulée « La damnation du fer » du compositeur estonien Veljo Tormis. Il s’agit d’une œuvre très énergique, qui vocifère sur l’éthique, et qui met en exergue ce monde dépravé. L’œuvre a été composée pour ténor et basse, un chœur mixte et un tambour chamanique, lequel sera joué à l’occasion par le célèbre musicien de rock tchèque, David Koller. Donc on peut parler ici d’un dépassement dans le domaine de l’interprétation. »

Le festival se tient jusqu’au 28 octobre. Pour plus de détails, et pas seulement pour les amateurs de musique classique, rendez-vous sur le site du festival, www.shf.cz.