Fin de la détention préventive de Muhammad Solich à Prague

Après 12 jours de détention préventive à Prague, le dissident ouzbek, Muhammad Solich, a été libéré. Alena Gebertova revient sur les principaux points d'une affaire que son protagoniste caractérise comme une erreur d'ordre bureaucratique.

Muhammad Solich est le chef du principal parti d'opposition en Ouzbékistan, le Parti démocratique Erk. Après avoir fui le régime du Président Islam Karimov, il y a plus de 8 ans, il a obtenu l'asile politique en Norvège. Il y a deux ans, le parti Erk a été accusé d'un attentat à la bombe à Tachkent ayant fait 16 morts. Solich a été condamné par contumace à 15 ans et 6 mois de prison. Celui-ci prétend en revanche que c'est le régime Karimov lui-même qui a provoqué cet acte terroriste.

Muhammad Solich arrive à Prague le 28 novembre dernier à l'invitation de la station de radio Europe libre, avec laquelle il collabore. A l'aéroport de Prague, il est arrêté par la police tchèque, sur impulsion d'Interpol, pour être mis, deux jours après, en détention préventive... Son arrestation soulève immédiatement un tollé de protestations à l'étranger. Le ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, insiste sur la régularité juridique de la réaction des organes tchèques. L'Ouzbékistan réclame l'extradition de Solich. Le ministère des Affaires étrangères norvégien demande officiellement à la République tchèque de permettre au dissident ouzbek de rentrer en Norvège. Le Président Vaclav Havel s'intéresse vivement à son cas.

Mardi dernier, Mohammad Solich est libéré. L'arrestation a été un malentendu et je n'en veux à personne... il le dira lors d'une conférence de presse peu après sa libération. Pour l'instant, l'opposant ouzbek reste à Prague pour attendre le verdict du tribunal concernant la cause de son extradition éventuelle en Ouzbékistan. Il devrait tomber avant la fin de la semaine. Le verdict montrera si l'Occident penche du côté des régimes dictatoriaux en Asie centrale ou bien du côté de la démocratie, déclare Muhammad Solich. Vaclav Havel, lui, a déjà fait son choix, en le recevant, ce mercredi, au Château de Prague.