La Tchéquie retient un dissident ouzbek
La semaine dernière, la police tchèque a arrêté le dissident ouzbek Muhammad Solich exilé depuis 1993 en Norvège. Lors des assises de l'OSCE, lundi à Bucarest, le chef de la diplomatie norvégienne, Jan Peterson, a demandé à son homologue tchèque, Jan Kavan, de le libérer. Astrid Hofmanova.
L'arrestation de Muhammad Solich a provoqué une vague de protestations de la part d'organisations internationales de protection des droits de l'homme, y compris le Comité de sécurité et de coopération en Europe travaillant auprès du Congrès américain. Selon Jan Jarab, délégué gouvernemental pour les droits de l'homme, la Tchéquie risque aussi de violer l'Accord sur le statut juridique des réfugiés, signé par la Norvège et la Tchécoslovaquie en 1951.
Comment l'histoire tourmentée du dissident ouzbek a-t-elle commencé ? En 1993, le régime dictatorial d'Islam Karimov suspend les activités de son parti et pousse Solich et sa famille à quitter l'Ouzbékistan pour la Norvège. En 1999, l'Ouzbékistan condamne par contumace Solich à plus de quinze ans de prison. Selon les autorités ouzbeks, Solich aurait participé à une attaque terroriste à Tachkent qui a fait seize morts. Solich est donc en détention préventive à Prague où il attend l'arrivée d'Ouzbékistan de son dossier criminel. Si ce dernier n'arrive pas, le détenu sera libéré, si non, son cas sera soumis au tribunal qui considérera son éventuelle livraison à l'Ouzbékistan. Une affaire donc à suivre.